Etats-Unis : Trump dit vouloir trois débats, ABC confirme un duel Trump-Harris le 10/09

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Le candidat republicain a la presidence et ancien president americain donald trump en rassemblement de campagne[reuters.com]
(Crédits : Umit Bektas)

par Nathan Layne et Joseph Ax

(Reuters) - Donald Trump, candidat du Parti républicain pour l'élection présidentielle américaine de novembre, a déclaré jeudi vouloir prendre part à trois débats télévisés en septembre face à la vice-présidente démocrate Kamala, cherchant à se remettre au centre de la campagne électorale.

L'ancien président a effectué ces commentaires lors d'une conférence de presse organisée à sa résidence floridienne de Mar-a-Lago, sa première apparition publique depuis que Kamala Harris a annoncé plus tôt dans la semaine avoir choisi le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, comme colistier.

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont assisté mercredi aux premiers meetings communs de Kamala Harris et Tim Walz, dans des Etats dits "bascule" pour le scrutin du 5 novembre - le Michigan et le Wisconsin.

Cet engouement a suggéré à nouveau que la candidature de Kamala Harris a galvanisé les rangs démocrates après des semaines de doutes sur les capacités du président Joe Biden à battre Donald Trump puis le cas échéant à gouverner quatre ans de plus.

Donald Trump a dit jeudi vouloir débattre avec Kamala Harris le 4 septembre sur Fox News, le 10 septembre sur NBC et le 25 septembre sur ABC. Un conseiller de sa campagne a fait savoir dans la foulée que le potentiel débat du 10 septembre serait diffusé par ABC et celui du 25 septembre par NBC.

ABC a déclaré par la suite via le réseau social X que se tiendrait sur son antenne le 10 septembre un débat auquel les deux candidats avaient accepté de participer. Ce débat avait été programmé avant que Joe Biden ne mette fin le mois dernier à sa campagne de réélection.

Donald Trump n'a donné aucune précision sur les modalités proposées pour ces débats. Il n'a pas indiqué si son équipe de campagne était entrée en contact avec les conseillers de Kamala Harris, devenue la candidate démocrate à la suite du retrait de Joe Biden.

Aucun commentaire n'a été obtenu dans l'immédiat auprès de la campagne Harris.

"L'ENTHOUSIASME DE NOTRE CÔTÉ"

L'effervescence autour de la campagne Harris, qui a engrangé rapidement des centaines de millions de dollars de dons, a contraint la campagne Trump à revoir sa stratégie et ses messages, alors que de récentes enquêtes d'opinion montrent que Kamala Harris a effacé l'avance dont disposait Donald Trump sur Joe Biden dans les intentions de vote.

Interrogé jeudi sur la manière dont il menait sa campagne depuis que Kamala Harris était sa rivale, Donald Trump a insisté sur le fait qu'il n'avait pas changé d'approche.

Pendant sa conférence de presse, qui a duré plus d'une heure, il est passé sans cesse d'un sujet à un autre, décrivant Kamala Harris et Tim Walz comme de "faibles candidats" déjà en recul dans les sondages.

Malgré cela, il s'est plaint de ne pas pouvoir affronter Joe Biden lors du scrutin, suggérant que l'actuel locataire de la Maison blanche était victime d'un complot anticonstitutionnel destiné à l'empêcher de figurer sur le "ticket" démocrate.

Par ailleurs, en écho à la ligne d'attaque adoptée récemment par son équipe de campagne, Donald Trump a critiqué Kamala Harris pour ne pas avoir accordé d'entretiens à la presse depuis le début de sa campagne.

"Elle ne peut pas donner d'interviews. Elle est à peine compétente", a-t-il dit, avant de la qualifier à nouveau de "vilaine" - un terme qu'il emploie régulièrement pour dénigrer des femmes s'opposant à lui.

Donald Trump accorde des entretiens réguliers à la presse, même s'il choisit habituellement des médias et des journalistes conservateurs et bienveillants.

"Nous avons l'enthousiasme" de notre côté, a-t-il dit jeudi, moquant le peu d'affluence selon lui lors des meetings de campagne de Kamala Harris.

Pour leur part, Kamala Harris et Tim Walz rencontraient jeudi à Detroit, dans le Michigan, des ouvriers de l'industrie automobile afin de mobiliser les 'cols bleus' dans des Etats décisifs pour l'élection, alors que le puissant syndicat du secteur a apporté son soutien à leur "ticket" présidentiel.

Joe Biden devait initialement débattre à deux reprises avec Donald Trump, le 27 juin et le 10 septembre.

Le débat du 27 juin, organisé par CNN sans public et sans autoriser les candidats à être munis de notes préparées, a exacerbé les interrogations sur les facultés cognitives du président démocrate et poussé des élus du parti à l'exhorter de mettre fin à sa campagne de réélection.

(Nathan Layne, Trevor Hunnicutt et Joseph Ax; version française Jean Terzian)