BOURSE : L'aversion au risque domine en Europe avant l'emploi US

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Un trader travaille a la bourse de new york[reuters.com]
(Crédits : Brendan Mcdermid)

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont en baisse vendredi en matinée dans un contexte de tensions géopolitiques au Moyen-Orient et de craintes de détérioration de l'économie américaine alors que l'indicateur clé de l'emploi aux Etats-Unis est attendu dans l'après-midi.

À Paris, le CAC 40 perd 0,58% à 7.327,47 points vers 07h45 GMT. À Londres, le FTSE 100 se replie de 0,45%. A Francfort, le Dax abandonne 1,27%.

L'indice EuroStoxx 50 décline de 1,24%, le FTSEurofirst 300 de 1,41% et le Stoxx 600 de 1,36%.

Les contrats à terme à Wall Street préfigurent une baisse de 0,59% pour le Dow Jones, de 0,98% pour le Standard & Poor's 500 et de 1,59% pour le Nasdaq au lendemain d'une séance en net repli.

Le regain d'aversion au risque, né de la publication jeudi d'un indice ISM manufacturier aux Etats-Unis, tombé en juillet à un creux de huit mois, à 46,8, dans un contexte de baisse des nouvelles commandes, fait craindre un assombrissement des perspectives de l'économie américaine.

Cette statistique intervient alors que les investisseurs attendent à 12h30 GMT le rapport mensuel officiel sur le marché du travail outre-Atlantique. S'il confirme une dégradation plus forte que prévu de l'emploi, cela pourrait renforcer le mouvement de vente des actions dans le monde.

"Actuellement (...) dès qu'il y a des signes de faiblesse, le marché réagit. Il est à la recherche de mauvaises nouvelles", note Rob Carnell, directeur d'études pour l'Asie-Pacifique chez ING.

Sur les places asiatiques, l'indice Nikkei (-5,81%) de la Bourse de Tokyo a accusé vendredi sa pire séance depuis mars 2020, tandis que l'indice MSCI Asie-Pacifique (hors Japon) (2,5%) était en passe d'enregistrer sa plus forte baisse en une séance depuis juin 2022.

Les assassinats des chefs politique et militaire du Hamas sont également un catalyseur à la baisse des marchés qui redoutent un embrasement au Moyen-Orient et des tensions sur l'approvisionnement. Le Brent progresse de 0,98% à 80,30 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 1,04% à 77,10 dollars.

Aux changes, les devises refuge comme le yen et franc suisse sont à des sommets de plusieurs mois.

Les derniers résultats des géants américains des nouvelles technologiques n'ont en outre pas impressionné Wall Street. Amazon et Intel chutent fortement en avant-Bourse après leurs prévisions, tandis qu'Apple (+0,3% en avant-Bourse) pourrait à peine se maintenir dans le vert à l'ouverture malgré des ventes trimestrielles d'iPhone meilleures que prévu.

Nvidia abandonne 2% en avant-Bourse après une chute de plus de 6% jeudi à la suite d'informations selon lesquelles l'administration américaine a lancé une enquête sur le groupe de semi-conducteur pour abus de position dominante dans la foulée de plaintes déposées par ses concurrents.

En Europe, tous les grands secteurs sont dans le rouge, les baisses les plus importantes étant pour la technologie (-3,19%), l'industrie (-1,84%) et la finance (-3,11).

Aux valeurs, Axa est dans le vert (+1,22%) après avoir fait état d'une hausse légèrement plus forte que prévu de ses revenus au premier semestre et annoncé un accord en vue de l'acquisition du groupe italien Gruppo Nobis.

BNP Paribas, qui négocie avec l'assureur français pour lui racheter sa branche AXA Investment Managers, recule de 1,22%.

Société Générale cède 3,38%, plusieurs analystes ayant abaissé leurs recommandations sur le titre de la banque, qui a réduit jeudi son objectif annuel de marge nette d'intérêt pour la banque de détail en France.

Les perspectives annuelles d'Engie (+3,5%) sont saluées.

IAG grimpe de 4,96%, le propriétaire de British Airways ayant mis fin jeudi à son projet de rachat de la compagnie espagnole Air Europa.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)