MOSCOU (Reuters) - Le président russe Vladimir Poutine a doublé mercredi la prime versée aux volontaires qui rejoignent le front ukrainien, une mesure visant à faciliter le recrutement mais qui risque de pénaliser une économie déjà en surchauffe.

Tous les Russes qui signent un contrat avec l'armée recevront désormais une prime de 400.000 roubles (4.284,74 euros). Le décret recommande également aux autorités régionales de leur verser un montant au moins équivalent et prélevé sur leur budget.

La solde mensuelle minimum d'un soldat qui combat en Ukraine étant fixée à 204.000 roubles, le nouveau décret porte le montant annuel minimum à 3,25 millions de roubles (34.813,50 euros) au cours de la première année de service.

Toutes les recrues reçoivent également des primes lorsqu'elles participent à des offensives ou détruisent des chars et d'autres armes ennemies.

Au début du mois, le maire de Moscou a fixé à 1,9 million de roubles, prélevés sur le budget de la ville, le montant de la prime versée aux habitants de la capitale qui s'engagent à combattre en Ukraine, ce qui porte leur solde annuelle à 5,2 millions de roubles au cours de leur première année de service.

Avec ces augmentations, la rémunération annuelle minimale des soldats russes sous contrat qui combattent en Ukraine dépassera de plus de trois fois le salaire moyen en Russie.

Ces paiements ont permis à la Russie d'éviter une nouvelle mobilisation nationale après une campagne de recrutement ratée en 2022 qui a entraîné un exode massif de la population vers les pays voisins. Toutefois, certains économistes mettent en garde contre l'impact de ces hausses sur l'économie russe.

Les autorités russes affirment qu'environ 190.000 personnes se sont portées volontaires depuis le début de l'année pour combattre en Ukraine, contre 490.000 contrats signés en 2023.

(Reportage Gleb Bryanski, rédigé par Guy Faulconbridge ; version française Kate Entringer)