Israël cible un commandant du Hezbollah dans une frappe près de Beyrouth

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Une vue des degats apres ce que les sources de securite ont declare etre une frappe sur les banlieues sud de beyrouth[reuters.com]
(Crédits : Ahmad Al-Kerdi)

par Laila Bassam et Emily Rose

BEYROUTH/JERUSALEM (Reuters) - L'armée israélienne a mené mardi soir une frappe en périphérie sud de la capitale libanaise Beyrouth, une zone considérée comme un bastion du Hezbollah, contre un commandant du mouvement armé chiite considéré comme le responsable d'une frappe meurtrière samedi contre le Plateau du Golan occupé par Israël.

Deux sources sécuritaires libanaises de haut rang ont déclaré à Reuters que la frappe israélienne ciblait Mouchine Choukr, aussi connu sous le nom de Fouad Choukr, le chef de la salle des opérations du Hezbollah. Il a survécu à l'attaque, ont-elles ajouté, précisant qu'il a été grièvement blessé.

Tsahal a dit pour sa part que le haut commandant du Hezbollah a bien été "éliminé" dans la frappe aérienne effectuée mardi soir, décrivant Fouad Choukr comme le "bras droit" du chef du mouvement chiite, Hassan Nasrallah.

Le ministre libanais de la Santé, Firas Abad, a déclaré à Reuters qu'une autre personne a été tuée dans la frappe israélienne. Trente-cinq personnes ont également été blessées, dont trois grièvement, a-t-il dit.

Une journaliste de Reuters a entendu une lourde explosion et vu un nuage de fumée se répandre dans le ciel en périphérie sud de Beyrouth aux alentours de 19h40 (16h40 GMT).

Dans un communiqué initial, Tsahal a déclaré avoir mené une "attaque ciblée à Beyrouth, contre le commandant responsable du meurtre d'enfants à Majdal Chams et la mort de plusieurs civils israéliens supplémentaires".

Aucune modification n'a été apportée aux directives de défense civile israélienne, a ajouté l'armée israélienne.

Douze adolescents et enfants ont été tués samedi dans une frappe contre le Plateau du Golan, qu'Israël et les Etats-Unis imputent au Hezbollah, lequel nie toute responsabilité.

Le Liban est depuis plusieurs jours en état d'alerte par crainte d'une offensive d'Israël en réponse à cet incident.

Washington multiplie depuis lors les échanges diplomatiques destinés à éviter un embrasement régional. Une guerre avait opposé Israël et le Hezbollah en 2006.

En marge de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza en réponse à l'attaque du Hamas en octobre dernier, les échanges de tirs transfrontaliers entre Israël et le Hezbollah se sont intensifiés, forçant des civils des deux côtés de la frontière à fuir et alimentant la crainte d'un conflit plus large.

Selon la presse israélienne, en fonction de la réaction du Hezbollah, la frappe menée mardi soir pourrait suffire comme réponse à l'attaque de samedi contre le Plateau du Golan.

Le gouvernement israélien a été autorisé dimanche par le cabinet de sécurité à répondre avec la manière et le calendrier qu'il souhaitait à la frappe menée contre le Plateau du Golan.

(Maya Gebeily et Laila Bassam à Beyrouth, Emily Rose et Maayan Lubell à Jerusalem; version française Jean Terzian)