Le Hamas et Israël s'accusent mutuellement d'entraver un cessez-le-feu

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Benjamin netanyahu lors de sa visite a la maison blanche[reuters.com]
(Crédits : Elizabeth Frantz)

LE CAIRE (Reuters) -Le Hamas et Israël se sont mutuellement accusés lundi d'empêcher la mise en oeuvre d'un cessez-le-feu et de la libération d'otages dans la bande de Gaza, malgré la médiation internationale.

Le mouvement palestinien a tout d'abord accusé le Premier ministre Benjamin Netanyahu d'avoir posé de nouvelles conditions au plan de paix présenté le 31 mai par Joe Biden.

Benjamin Netanyahu a de son côté nié avoir posé de nouvelles conditions, renvoyant l'accusation au Hamas, qui a précisé avoir reçu la réponse d'Israël à la suite de la dernière session en date des pourparlers de Rome réunissant l'Etat hébreu, les Etats-Unis, l'Egypte et le Qatar.

"Il est clair au vu de ce que les médiateurs ont communiqué que Netanyahu a renoué avec sa stratégie de la procrastination, de l'évitement - éviter de parvenir à un accord en posant de nouvelles conditions et exigences", déclare le Hamas dans un communiqué.

Le chef du gouvernement israélien, affirme-t-il, s'est dissocié d'un document d'inspiration israélienne soumis précédemment à la discussion.

Le bureau de Benjamin Netanyahu a affirmé que le blocage venait de la direction du Hamas qui a imposé 29 modifications à la proposition.

"Israël s'en tient à ses principes, conformément à la proposition initiale : (la libération d'un) nombre maximum d'otages encore en vie, le contrôle israélien du corridor de Philadelphie (le long de la frontière entre Gaza et l'Egypte), et l'interdiction des mouvements de terroristes et d'armes vers le nord de la bande de Gaza", a-t-il déclaré.

Le président américain Joe Biden a présenté fin mai un "projet d'accord global" de cessez-le-feu en trois phases pour mettre fin au conflit armé opposant depuis le 7 octobre le Hamas à l'armée israélienne.

Une première phase prévoit un cessez-le-feu de six semaines dans la bande de Gaza, complété d'un retrait des troupes israéliennes des zones densément peuplées de l'enclave palestinienne, afin de permettre la libération d'otages israéliens - il serait question dans un premier temps des femmes, des personnes âgées, blessées ou malades.

En échange, le plan évoque l'élargissement de plusieurs centaines de prisonniers palestiniens. Cette trêve de six semaines serait également mise à profit pour favoriser le retour des civils palestiniens déplacés dans le nord de l'enclave.

En parallèle, Joe Biden a précisé que les deux parties en conflit négocieraient un cessez-le-feu permanent.

Si un accord intervenait, une deuxième phase s'ouvrirait alors avec l'arrêt définitif des combats, le retour de tous les otages israéliens et le retrait complet de l'armée israélienne de la bande de Gaza.

Une troisième phase serait consacrée à la reconstruction du territoire dévasté.

(Reportage Nidal Al-Mughrabi, version française Sophie Louet et Kate Entringer, édité par Nicolas Delame)