par Steve Holland et Jeff Mason

WASHINGTON (Reuters) - Le président américain, Joe Biden, recevait jeudi après-midi à la Maison blanche le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour discuter d'un accord de cessez-le-feu qui mettrait fin à la guerre qui fait rage depuis plus de neuf mois dans la bande de Gaza.

Benjamin Netanyahu effectue cette semaine sa première visite aux Etats-Unis depuis son retour au pouvoir fin 2022. Il entend s'assurer d'un soutien accru à Israël dans l'offensive menée en réponse à l'attaque du Hamas en octobre dernier.

Il a appelé mercredi, lors d'un discours devant le Congrès américain, à davantage de livraisons d'armes pour permettre à l'Etat hébreu de remporter rapidement la guerre dans la bande de Gaza, sans présenter cependant de projets concrets pour l'après-conflit dans l'enclave palestinienne, comme le réclame Washington depuis des mois.

Le déplacement du dirigeant israélien intervient à un moment délicat sur la scène politique américaine, alors que Joe Biden a annoncé dimanche mettre fin à sa campagne de réélection et soutenir sa vice-présidente, Kamala Harris, candidate présumée du Parti démocrate entrée dès lundi en campagne.

Benjamin Netanyahu doit s'entretenir séparément, plus tard dans la journée, avec Kamala Harris, avant de se rendre vendredi en Floride pour y rencontrer l'ancien président Donald Trump, candidat républicain pour l'élection présidentielle de novembre, avec lequel il avait noué des liens étroits.

"Nous avons à discuter de beaucoup de choses", a dit Joe Biden à Benjamin Netanyahu, lui donnant une accolade, alors qu'il l'accueillait dans le Bureau ovale.

Il s'agit de la première rencontre des deux dirigeants depuis la visite du président américain en Israël dans les jours ayant suivi l'attaque du Hamas le 7 octobre, lors de laquelle 1.200 personnes ont été tuées.

Benjamin Netanyahu a remercié Joe Biden pour ses "50 années de mandat public et 50 années de soutien à l'Etat d'Israël", en dépit des tensions croissantes apparues entre les deux dirigeants à propos de la crise humanitaire provoquée par l'offensive israélienne à Gaza, où plus de 39.000 personnes ont été tuées selon les autorités sanitaires palestiniennes.

Reste à savoir si Joe Biden peut avoir une influence sur les décisions de Benjamin Netanyahu, alors que certains considèrent désormais le président américain comme un intérimaire vaquant aux affaires courantes à moins de six moins de la fin de son mandat.

La réunion entre le Premier ministre israélien et Kamala Harris sera particulièrement surveillée alors que la vice-présidente a été la première représentante américaine de haut rang à appeler à un cessez-le-feu à Gaza, avec l'hypothèse qu'elle opère un virage dans la politique de Washington à l'égard d'Israël en cas de victoire lors de l'élection présidentielle de novembre.

Les Etats-Unis sont le principal fournisseur d'armes d'Israël, qu'ils appuient également dans les instances onusiennes.

(Steve Holland et Jeff Mason, avec Trevor Hunnicutt; version française Jean Terzian)