Cyclisme : Le Tour de France compliqué de l'équipe Groupama-FDJ

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Quentin pacher de l'equipe groupama-fdj[reuters.com]
(Crédits : Stephane Mahe)

par Vincent Daheron

GRUISSAN, Aude (Reuters) - Deux semaines après le départ de Florence (Italie), l'équipe Groupama-FDJ court toujours après un succès sur le Tour de France qui lui échappe depuis 2019.

Un an après la neuvième place au général de David Gaudu, qui visait le podium, l'historique formation française créée en 1997 s'était présentée sur cette 111e édition de la Grande Boucle pour chasser les étapes.

Après 15 jours de course, elle n'y est pas parvenue et compte trois tops 10, seule TotalEnergies fait pire (2) mais avec une victoire à la clé, celle d'Anthony Turgis.

"Le bilan est compliqué", admet le manager général Marc Madiot. "Le but du jeu est de gagner une étape mais dans un schéma où les échappées ne vont pas au bout, on n'a aucune chance quand ça se joue à la pédale."

En deuxième semaine, les équipes de Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard ont contrôlé les fuyards pour s'adjuger eux-mêmes les victoires aux sommets du Massif central et des Pyrénées.

La Groupama-FDJ a pourtant aligné des coureurs référencés parmi lesquels Valentin Madouas (3e du Tour des Flandres 2022), Stefan Küng (vice-champion du monde 2022 de contre-la-montre) et David Gaudu (notamment vainqueur de deux étapes sur la Vuelta 2020) ou quelques jeunes qui montent mais participent à leur premier Tour de France : Lenny Martinez et Romain Grégoire.

"Le bilan est plutôt mitigé", confirme ce dernier. "Au niveau comptable, on n'est pas où on voulait être. Il y a de la frustration mais c'est le sport."

"Personnellement, ce n'est pas le Tour que j'espérais il y a six mois", confie David Gaudu, deuxième de Paris-Nice 2023 où il s'était intercalé entre Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard. "Je ne suis pas à 100% depuis le début. Ce n'est pas tous les jours facile."

La préparation du grimpeur tricolore n'a pas été idéale entre une 15e place au Critérium du Dauphiné début juin et une infection au Covid-19 dans les jours qui ont précédé le départ du Tour de France. Il refuse de s'en servir comme excuse : "Je ne dirais pas que c'est le Covid, c'est juste une question de forme et la fatigue qui s'accumule."

FORME DÉCLINANTE

Contrairement au programme initial, Lenny Martinez a été sélectionné pour découvrir la Grande Boucle alors qu'il avait déjà montré une forme déclinante sur le Tour de Suisse, en juin.

"Il était dans la présélection", précise Marc Madiot. "On avait une place dans l'équipe, on lui a dit : 'Si tu veux, elle est pour toi.' Il avait envie donc il fait le Tour."

Vainqueur à cinq reprises en 2024, pour sa deuxième saison dans l'équipe World Tour (la première division internationale), le jeune grimpeur (21 ans) a vécu deux premières semaines compliquées. Il figure dans les dernières places du classement général, au milieu des sprinteurs, et a réussi pour la première fois, dimanche, à prendre l'échappée.

"Quand on ne vous a pas préparé à aller au Tour, vous arrivez dans une machine à laver. Dans la tête, quand vous n'êtes pas prêt, c'est compliqué", estime David Gaudu, qui lui prédit "une très belle troisième semaine".

"C'est son premier Tour, il découvre", poursuit Marc Madiot. "On savait qu'il aurait une ou deux opportunités. C'est un petit gabarit, il doit s'habituer au rouleau compresseur du Tour. Le choix a été fait de le mettre avec les sept autres coureurs, on assume ce choix."

Pour autant, "le moral n'est pas du tout affecté", selon David Gaudu. "On ne va pas pleurnicher, on a la chance d'être parmi les 176 coureurs au départ. L'équipe vit très bien, sur le vélo ou en dehors."

Il reste six étapes pour effacer le souvenir de Thibaut Pinot, vainqueur au sommet du Tourmalet en 2019 de la dernière victoire de l'équipe sur l'épreuve.

"On va poursuivre dans cet état d'esprit et ça va finir par payer", croit Romain Grégoire. La Groupama-FDJ vise la 17e et la 18e étape, mercredi et jeudi, aux profils accidentés.

"Je n'ai jamais de déception sur ce que font mes coureurs, je suis derrière eux. On fera le bilan à Nice", relativise Marc Madiot.

(Reportage de Vincent Daheron)