Gaza : Espoir de cessez-le-feu alors qu'Israël dit vouloir reprendre les négociations

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Photo d'archives: des batiments detruits a gaza[reuters.com]
(Crédits : Amir Cohen)

par Nidal al-Mughrabi, Mohammad Salem et Maayan Lubell

LE CAIRE/GAZA/JÉRUSALEM (Reuters) - Les efforts visant à obtenir un cessez-le-feu et la libération des otages à Gaza semblaient progresser vendredi, après que le Hamas a présenté une proposition révisée sur les termes d'un accord et qu'Israël a accepté de reprendre les négociations.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré jeudi au président américain Joe Biden qu'il enverrait une délégation pour reprendre les négociations, et un responsable israélien a indiqué que l'équipe serait dirigée par le chef du Mossad.

Une source au sein de l'équipe palestinienne chargée de négocier un potentiel cessez-le-feu a estimé qu'il existait de réelles chances de parvenir à un accord après que le Hamas a présenté sa proposition révisée sur les termes d'un accord, reçue par Israël mercredi.

"La proposition présentée par le Hamas comporte une avancée très significative", a déclaré la source, sous couvert d'anonymat et sans donner de détails.

La réponse israélienne, soumise par l'intermédiaire de médiateurs, contraste fortement avec les tentatives précédentes, lors desquelles Israël jugeait les conditions posées par le groupe islamiste inacceptables.

Selon un responsable palestinien au fait des discussions, le Hamas n'exige plus comme condition préalable l'engagement d'Israël à un cessez-le-feu définitif.

"Si les parties ont besoin de plus de temps pour conclure un accord sur un cessez-le-feu permanent, elles doivent convenir qu'il n'y aura pas de reprise des combats tant qu'elles n'y seront pas parvenues", a déclaré le responsable, qui a demandé à ne pas être nommé.

Le Hamas a précédemment déclaré que tout accord devait mettre fin à la guerre et entraîner un retrait total d'Israël de la bande de Gaza. Il a également demandé la libération des prisonniers palestiniens détenus en Israël en échange d'otages israéliens détenus à Gaza.

Israël a déjà dit qu'il n'accepterait que des pauses temporaires dans les combats jusqu'à ce que le Hamas, qui gouverne la bande de Gaza, soit éradiqué.

Des sources égyptiennes ont reconnu qu'il y avait eu un changement, mais ont laissé entendre que la question centrale de l'engagement en faveur d'un cessez-le-feu permanent restait en suspens.

Les autorités sanitaires de Gaza affirment que plus de 38.000 Palestiniens ont été tués dans l'offensive israélienne lancée en réponse à une attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre dernier, au cours de laquelle, selon Israël, 1.200 personnes ont été tuées et plus de 250 ont été prises en otage.

TENSIONS

La guerre a provoqué une crise humanitaire à Gaza et accru les tensions dans la région, déclenchant de fréquents échanges de tirs à la frontière nord d'Israël avec le Hezbollah libanais, soutenu par l'Iran.

Le Hezbollah a déclaré vendredi que son chef, Sayyed Hassan Nasrallah, et un haut responsable du Hamas, Khalil Al-Hayya, s'étaient rencontrés pour discuter des derniers développements à Gaza. Il n'a fourni aucun détail sur les débouchés de cette rencontre.

La Maison Blanche a fait savoir de son côté que Joe Biden et Benjamin Netanyahu avaient discuté jeudi de la proposition du Hamas sur les conditions possibles d'un accord, et que le président américain avait salué la décision du Premier ministre israélien de reprendre les pourparlers interrompus "dans le but de conclure l'accord".

Certains partenaires d'extrême droite de la coalition gouvernementale ont cependant menacé de quitter le gouvernement si la guerre se terminait avant que le Hamas ne soit détruit. Leur départ entraînerait probablement la fin du mandat de Benjamin Netanyahu.

La chaîne israélienne Channel 7 News a rapporté que, lors d'une réunion du cabinet jeudi soir, Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité intérieure, avait accusé les hauts responsables de la sécurité et de la défense d'avoir décidé de reprendre les pourparlers sans le consulter.

Lors des derniers combats à Gaza, des habitants ont déclaré que des chars israéliens avaient pénétré peu avant l'aube dans le quartier d'Al-Nasser, dans la partie nord de Rafah, près de la frontière avec l'Égypte.

Israël affirme que ses opérations à Rafah visent à démanteler les derniers bataillons de la branche armée du Hamas.

Une frappe aérienne israélienne sur une maison a tué cinq Palestiniens, dont trois enfants, dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, ont indiqué des médecins sur place.

Cinq Palestiniens ont également été tués lors d'une opération militaire israélienne dans la ville de Djénine, en Cisjordanie, vendredi, a déclaré le ministère palestinien de la Santé.

(Avec la contribution d'Ali Sawafta et Christian Lowe à Jérusalem, Laila Bassam à Beyrouth, rédigé par Timothy Heritage ; version française Kate Entringer)