Nouvelles frappes israéliennes à Gaza où la situation sanitaire s'aggrave

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Un char israelien pres de la frontiere entre israel et gaza[reuters.com]
(Crédits : Ammar Awad)

par Nidal al-Mughrabi et Mohammad Salem

LE CAIRE /GAZA (Reuters) - L'armée israélienne conduisait mercredi d'intenses frappes aériennes contre la bande de Gaza, contraignant des déplacés déjà confrontés à une intense crise humanitaire à trouver de nouveaux abris.

De nouvelles frappes ont visé la ville de Rafah où des habitants de la ville ont signalé de violents combats qui ont opposé dans la nuit des combattants palestiniens à des militaires israéliens.

Une douzaine de personnes ont péri dans des frappes menées dans le centre et dans le nord de la bande de Gaza, selon un bilan dressé par les autorités sanitaires gazaouies.

Ces opérations se poursuivent alors que le gouvernement israélien a dit mettre fin à une première phase dans le conflit qui l'oppose au Hamas, le mouvement islamiste qui gouverne la bande de Gaza, et privilégier désormais des opérations ciblées.

Les combats au sol se sont pourtant poursuivis dans la nuit de mardi à mercredi dans deux zones du centre de Rafah, où les chars se sont emparés de plusieurs quartiers semant l'inquiétude sur le sort des centaines de milliers de personnes déplacées dont les conditions de vie n'ont de cesse de se détériorer.

Tsahal dit de son côté que ses forces ont conduit des opérations militaires ciblées à Rafah, démantelé plusieurs sites militaires et tué des militants palestiniens.

A Maghazi, un camp de réfugiés situé dans le centre de la bande de Gaza, deux frappes aériennes israéliennes ont tué cinq Palestiniens, selon des responsables de la santé. Dans un quartier résidentiel de la ville de Gaza, une frappe aérienne a fait quatre morts et 17 blessés et une autre frappe aérienne a touché une voiture dans la ville méridionale de Deïr al Balah, tuant trois personnes, selon les autorités sanitaires.

Deïr al Balah abrite désormais des centaines de milliers de Palestiniens contraints de fuir leurs domiciles au gré des évacuations ordonnées par l'armée palestiniennes et qui sont confrontés à une crise humanitaire qui s'aggrave de jour en jour.

"Il n'y a pas d'eau potable à boire. Nous sommes obligés d'acheter de l'eau salée ou souillée à un prix élevé", témoigne Shaban, 47 ans, père de cinq enfants.

"La plupart des déplacées souffrent de douleurs abdominales et de maladies dues à l'insalubrité de l'eau, au manque de nourriture et à la pollution, car beaucoup vivent près de retenues d'eaux usées", a-t-il déclaré à Reuters par l'intermédiaire d'une messagerie.

Israël, qui présente l'offensive lancée il y a neuf mois comme une opération limitée visant à tuer les combattants du Hamas et à démanteler les infrastructures militaires du groupe armé palestinien, ignore les pressions de la communauté internationale dénonçant le risque de catastrophe humanitaire.

Quelque 1.200 Israéliens ont été tués et 250 autres environ pris en otage lors des attaques du 7 octobre, selon les décomptes d'Israël. Près de 38.000 Palestiniens, civils ou combattants, sont morts dans l'offensive lancée depuis cette date par Israël, selon les services de santé de l'enclave contrôlée par le Hamas.

(Rédigé par Nidal al-Mughrabi; version française Nicolas Delame, édité par Blandine Hénault)