Pologne : Tusk lance un appel aux pro-européens après avoir reçu Scholz

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Le premier ministre polonais donald tusk[reuters.com]
(Crédits : Lukasz Glowala)

VARSOVIE (Reuters) - Les dirigeants pro-européens doivent trouver un moyen de répondre aux préoccupations des électeurs, par exemple sur l'immigration illégale, s'ils veulent enrayer la montée des nationalistes, a déclaré mardi le Premier ministre polonais Donald Tusk après la percée de l'extrême droite aux élections européennes et en France.

Donald Tusk s'exprimait au côté du chancelier allemand Donald Tusk, qu'il a reçu à Varsovie pour des discussions intergouvernementales destinées à approfondir les relations entre les deux voisins.

La France, troisième membre du "Triangle de Weimar", est ébranlée par le succès du Rassemblement national (RN) au premier tour des élections législatives et la possibilité de voir le parti d'extrême droite arriver au pouvoir dimanche prochain en imposant une cohabitation au président Emmanuel Macron.

"Les élections françaises ne sont pas la seule situation critique (dans l'Union européenne), nous assistons dans de nombreux pays à la montée de forces qui ne cachent pas leur euroscepticisme", a souligné Donald Tusk.

"C'est pourquoi il est si important que les forces modérées, raisonnables et pro-européennes trouvent des réponses convaincantes à ce qui est devenu important pour les gens ordinaires : une lutte efficace contre l'immigration illégale, la sécurité, une économie plus équilibrée, une coordination industrielle accrue", a-t-il détaillé.

Olaf Scholz s'est pour sa part dit convaincu que les relations entre Paris, Berlin et Varsovie resteraient solides en dépit de la percée du RN.

"Nous sommes deux nations très pro-européennes et deux gouvernements très pro-européens", a déclaré le chancelier à propos de l'Allemagne et de la Pologne. "Nous savons que notre avenir passe par l'Europe."

À l'issue de leurs discussions intergouvernementales, les premières depuis 2018, l'Allemagne et la Pologne ont présenté un plan d'action conjoint prévoyant des discussions approfondies en vue d'une coopération renforcée en matière de défense, notamment une présence accrue de l'Otan à la frontière orientale de l'Alliance et la coordination de l'aide à l'Ukraine.

Berlin et Varsovie ont néanmoins des divergences en la matière, Donald Tusk plaidant pour un financement commun des grands projets de défense européens alors qu'Olaf Scholz s'y refuse.

"La Pologne dépense d'énormes sommes d'argent pour s'armer", a expliqué Donald Tusk, dont le pays s'est lancé depuis l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie dans des achats massifs d'armes. "J'aimerais que nos efforts soient bien coordonnés avec ceux des autres pays", a-t-il dit.

(Reportage d'Andreas Rinke et Barbara Erling, version française Tangi Salaün, édité par Blandine Hénault)