France : Des milliers de personnes pour la Marche des Fiertés à Paris avant les législatives

reuters.com  |   |  446  mots
Le drapeau lgbtqia+ devant la mairie de paris[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

par Juliette Jabkhiro, Yiming Woo et Imad Creidi

PARIS (Reuters) - Des dizaines de milliers de personnes ont participé samedi à la grande Marche annuelle des Fiertés à Paris, à la veille des élections législatives en France, alors que les associations de défense des droits de la communauté LGBT craignent des discriminations si un gouvernement d'extrême-droite prend le pouvoir à l'issue du scrutin.

Les Français se rendent aux urnes dimanche pour le premier tour des élections législatives anticipées, qui pourraient amener au pouvoir le Rassemblement national (RN), un parti d'extrême-droite. Le second tour aura lieu le 7 juillet.

Vendredi, le ministère de l'Intérieur a appelé à un renforcement de la sécurité autour des événements LGBT en faisant état d'une augmentation des actes discriminatoires et de "l'antagonisme politique et communautaire" qui pourrait viser de tels événements.

Dans une lettre adressée à la police et aux autorités locales en amont de la Pride, la plus importante des festivités liées aux minorités sexuelles et de genre en France réunies sous le sigle LGBT, Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, a demandé que les dispositifs de sécurité pour cette manifestation soient adaptés.

L'Inter-LGBT et de nombreuses autres associations ont appelé à défiler en nombre samedi pour s'opposer aux idées de l'extrême-droite et protéger les droits des personnes LGBTQIA+. Ce sigle désigne les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, queer, en questionnement, intersexuées et asexuées, et le symbole + inclut les autres termes relatifs aux genres et aux identités sexuelles.

Le RN n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire de Reuters. Le parti, qui a voté contre des législations accordant plus de droits aux groupes LGBTQIA+, y compris au Parlement européen, a précédemment déclaré n'avoir aucun lien avec les groupuscules violents d'extrême-droite.

"Il y a une augmentation de la haine, des messages qui circulent sur les réseaux pour venir s'immiscer dans la marche", a déclaré cette semaine à Reuters le président de l'Inter-LGBT James Leperlier.

"Depuis le score du RN aux (élections) européennes, ça participe à l'emballement de ce phénomène de discours de haine et de passage à l'acte. Avoir l'extrême-droite aussi proche du pouvoir [légitime] les discours de haine", a-t-il également déploré.

La drag queen Simone de Boulevard a déclaré à Reuters lors de la manifestation parisienne : "Nous avons peur, peur pour notre accès aux soins de santé, pour notre sécurité au quotidien."

"La violence homophobe et transphobe est intolérable", a-t-elle ajouté.

(Version française Claude Chendjou et Benjamin Mallet)