par Vincent Daheron

(Reuters) - Plus de cinq ans après le début de sa carrière professionnelle, le Belge Remco Evenepoel se présente pour la première fois au départ du Tour de France, dont la 111e édition s'élance samedi de Florence (Italie), malgré une préparation perturbée.

Prodige du cyclisme belge depuis ses jeunes années, le coureur de 24 ans a longtemps été protégé du gigantisme médiatique du Tour de France par son équipe Soudal-Quick Step, qui a préféré d'abord l'emmener sur le Tour d'Espagne et le Tour d'Italie.

Avec succès puisque le fils de Patrick, un ancien coureur professionnel, a remporté la Vuelta 2022 et s'est montré à son aise sur le Giro 2023, où il était leader du classement général après neuf étapes avant d'être contraint à l'abandon à cause du COVID-19.

Patrick Lefevere, le manager général de la formation belge, avait prévu de longue date de lancer son poulain sur la Grande Boucle en 2024.

"Ça va être une découverte assez excitante", a assuré mercredi Remco Evenepoel lors d'une conférence de presse organisée par son équipe. "J'ai un peu hâte de tout. Pour le moment, je me sens assez détendu, sans stress ou quelque chose d'autre qui pourraient me perturber."

Le champion du monde de course en ligne 2022 et de contre-la-montre 2023 aborde le Tour de France sans grandes certitudes après sa fracture de la clavicule droite subie en avril dans une violente chute au Tour du Pays basque et alors qu'il a déclaré forfait dimanche dernier pour le championnat de Belgique, malade.

"Pour le moment, tout va bien", a-t-il rassuré. "J'ai plutôt bien roulé en Belgique, j'ai eu quelques bons jours à la maison pour me remettre de maladie."

"Je n'ai pas vraiment pu m'entraîner avec intensité ou à puissance élevée, je n'ai pas pu faire 100% de ce que j'avais besoin", a-t-il regretté.

Début juin, il n'a pas rassuré en prenant la septième place du Critérium du Dauphiné, avec une victoire d'étape, pour son retour à la compétition à l'occasion de la deuxième course à étapes de sa carrière disputée en France après Paris-Nice (2e) en mars.

"J'étais hyper content avec la victoire dans le contre-la-montre, j'ai prouvé que la forme de base était là mais pas encore la forme en montagne", a-t-il estimé.

"C'est ce que j'ai bien bossé en altitude et à la maison. Maintenant, je suis quelques pourcentages (de forme) en plus qu'au Dauphiné."

Au même titre que Primoz Roglic, Remco Evenepoel figure parmi les outsiders derrière Jonas Vingegaard, double vainqueur sortant, et surtout le Slovène Tadej Pogacar que le Belge voit survoler la course après sa victoire écrasante au Tour d'Italie (9'56'' d'avance sur son dauphin Daniel Felipe Martinez).

"Je m'attends à ce que Tadej (Pogacar) soit presque inatteignable. Ce qu'il a montré au Giro était impressionnant. C'est l'homme à battre sur ce Tour de France", a assuré le vainqueur de Liège-Bastogne-Liège en 2022 et 2023.

(Rédigé par Vincent Daheron, édité par Blandine Hénault)