L'accord sur les postes clés de l'UE néglige les souhaits des électeurs, dit Meloni

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La premiere ministre italienne giorgia meloni[reuters.com]
(Crédits : Guglielmo Mangiapane)

par Angelo Amante

ROME (Reuters) - La présidente du Conseil italien Giorgia Meloni a critiqué mercredi les tentatives d'accord sur la désignation des hauts responsables des institutions européennes, estimant qu'elles ignoraient les souhaits exprimés par les électeurs lors du scrutin législatif européen de début juin.    Des sources ont déclaré mardi que les trois principaux groupes centristes européens, qui n'incluent pas les conservateurs de Giorgia Meloni, se sont entendus sur un accord sur les postes clés de l'Union européenne, retenant l'Allemande Ursula von der Leyen pour un second mandat à la tête de la Commission européenne.     L'accord sera soumis à l'approbation des dirigeants européens lors d'un sommet qui débutera jeudi à Bruxelles. Une confirmation de cette décision marquerait une continuité, les factions pro-européennes conservant le pouvoir malgré la progression des partis d'extrême droite lors des élections législatives européennes au début du mois.    "Il ne me semble pas qu'une volonté de prendre en compte ce que les citoyens ont dit dans les urnes se soit manifestée jusqu'à présent", a déclaré Giorgia Meloni devant la Chambre des députés italienne, ajoutant que les partis dont le poids politique s'est renforcé lors des dernières élections devaient être inclus dans les négociations.    La formation Fratelli d'Italia de Giorgia Meloni, la principale force du Parti européen des conservateurs et réformateurs (ECR), a remporté le plus grand nombre de suffrages en Italie. Un virage à droite a également été observé en France et en Allemagne, où les partis au pouvoir ont essuyé de lourdes défaites.    "(Les institutions de l'UE) ont été conçues comme des entités neutres, capables de garantir tous les Etats membres, quelle que soit la couleur politique de leurs gouvernements", a déclaré Giorgia Meloni aux parlementaires italiens.     L'accord sur les postes les plus importants prévoit de confier à l'ancien Premier ministre portugais Antonio Costa la présidence du Conseil européen et à la Première ministre estonienne Kaja Kallas le poste de Haute Représentante pour les Affaires étrangères, selon les sources.    Les trois factions disposent des voix nécessaires pour faire adopter la proposition par le Conseil européen. Un nouveau mandat pour Ursula von der Leyen exigera toutefois l'approbation du Parlement européen, où elle devra élargir son soutien au-delà des groupes centristes traditionnels.

D'après des diplomates, Ursula von der Leyen pourrait ainsi chercher à gagner le soutien de Giorgia Meloni en accordant à l'Italie un poste important au sein de la Commission européenne.

(Rédigé par Angelo Amante, Giuseppe Fonte et Matteo Negri ; version française Dagmarah Mackos, édité par Blandine Hénault)