Désormais libre, Assange est arrivé en Australie après son accord de plaider-coupable

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Julian assange, fondateur de wikileaks, apres une audience au tribunal de district des etats-unis a saipan[reuters.com]
(Crédits : Kim Hong-Ji)

par Minwoo Park

SAIPAN, îles Mariannes du Nord (Reuters) - Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, est arrivé mercredi en Australie, son pays natal, après avoir été libéré à l'issue d'une procédure de plaider-coupable avec la justice américaine, mettant ainsi fin à un long feuilleton judiciaire.

Il a atterri à l'aéroport de Canberra peu après 19h30 (11h30 GMT), saluant les journalistes réunis avant d'étreindre son épouse, Stella, puis son père.

Le ressortissant australien, âgé de 52 ans, avait plaidé plus tôt dans la journée coupable d'avoir enfreint la loi américaine sur l'espionnage devant un tribunal des îles Mariannes du Nord, archipel du Pacifique appartenant aux Etats-Unis, lors d'une audience à l'issue de laquelle il a été déclaré libre par la juge.

Il s'agit de l'épilogue d'un long feuilleton judiciaire pour Julian Assange, que les Etats-Unis voulaient traduire devant la justice pour avoir fait "fuiter" en 2010 des dizaines de milliers de documents américains classés secret défense.

Le fondateur de WikiLeaks se battait depuis des années contre son extradition aux Etats-Unis, se réfugiant à l'ambassade d'Equateur à Londres avant d'être arrêté et placé en détention en 2019 dans une prison britannique de haute sécurité.

Au cours de l'audience, qui a duré trois heures, mercredi matin, Julian Assange a plaidé coupable de complot destiné à obtenir et divulguer des documents américains classifiés. Il a toutefois déclaré qu'il pensait que ses activités étaient protégées par le premier amendement de la Constitution américaine, qui établit la liberté d'expression.

"En tant que journaliste, j'ai encouragé ma source à fournir des informations qui étaient classifiées afin de publier ces informations", a-t-il dit devant le tribunal.

"Je pensais que le Premier amendement protégeait cette activité mais j'accepte que c'était (...) une violation" de la loi sur l'espionnage.

Conformément à un accord rendu public lundi par les procureurs américains, la juge de district Ramona V. Manglona a accepté le plaidoyer de culpabilité de Julian Assange et l'a déclaré "libre" du fait de la durée de détention déjà purgée dans une prison britannique.

Le Premier ministre australien Anthony Albanese, qui s'est entretenu avec Julian Assange après son arrivée à Canberra, a remercié mercredi les Etats-Unis et le Royaume-Uni pour leurs efforts dans la libération du fondateur de WikiLeaks.

(Minwoo Park, avec Renju Jose à Sydney; version française Jean Terzian et Blandine Hénault, édité par Claude Chendjou)