BEYROUTH (Reuters) - Le chef du Hezbollah libanais, Sayyed Hassan Nasrallah, a prévenu mercredi qu'il n'y aurait aucun lieu sûr en Israël si une guerre éclatait entre le groupe armé et l'Etat hébreu, et a menacé Chypre pour la première fois.

Sayyed Hassan Nasrallah a indiqué dans une allocution télévisée qu'"aucun lieu ne sera protégé contre nos missiles et nos drones" en Israël et que le groupe avait "une liste de cibles" qu'il pourrait viser avec des frappes de précision.

Israël "sait que ce qui l'attend aussi en Méditerranée est très important", a déclaré Sayyed Hassan Nasrallah sans donner plus de détails.

Il a également menacé Chypre pour la première fois, disant que le pays avait autorisé Israël à utiliser ses aéroports et ses bases militaires pour mener des exercices.

"Le gouvernement chypriote doit savoir que permettre à l'ennemi israélien d'utiliser ses aéroports et ses bases pour viser le Liban signifie que le gouvernement chypriote est devenu une partie au conflit et que la résistance (le Hezbollah) le considérera comme telle", a dit Sayyed Hassan Nasrallah.

Le président chypriote, Nikos Christodoulides, a rejeté l'idée que Chypre prenne partie dans le conflit.

"(Chypre) ne fait pas partie du problème mais de la solution. Ce rôle est évident au regard, par exemple, du corridor (d'aide) humanitaire reconnu non seulement par le monde arabe, mais par la communauté internationale", a-t-il dit.

Un corridor maritime permettant d'acheminer au départ de Chypre de l'aide humanitaire à la population de la bande de Gaza a été mis en place au mois de mars.

L'utilisation de bases et d'infrastructures chypriotes par l'armée israélienne n'est pas avérée. Chypre a par le passé permis à Israël d'utiliser son espace aérien pour effectuer des exercices, mais jamais lors d'un conflit.

(Laila Bassam et Maya Gebeily; version française Camille Raynaud, édité par Tangi Salaün)