Les taxes européennes sont un avantage, mais ne suffisent pas, selon le directeur général de Citroën

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Voitures destinees a l'exportation au port chinois de yantai[reuters.com]
(Crédits : China Daily)

SAINT-GERMAIN-EN-LAYE, Yvelines (Reuters) - L'instauration de nouveaux droits de douane européens sur les véhicules électriques chinois, en les renchérissant, donne un avantage aux modèles fabriqués en Europe mais sans remplacer le nécessaire travail sur la compétitivité, a dit mercredi le directeur général de la marque Citroën.

"Si vous avez des voitures qui arrivent un peu plus cher, c'est un avantage pour nous mais (...) ça ne changera rien sur le fait de se battre sur la compétitivité de la voiture", a dit Thierry Koskas à des journalistes lors de la présentation du nouveau C3 Aircross, un SUV proposé à la fois en électrique et en thermique et fabriqué à Trnava (Slovaquie).

"Parce qu'on ne va pas la vendre uniquement en Europe (...), on va la vendre dans beaucoup d'autres pays dans lesquels vous n'avez pas forcément cet avantage", a-t-il ajouté, citant la Turquie ou le Maghreb.

"La pire réaction serait de dire qu'on est tranquilles, depuis l'annonce des taxes il n'y a eu absolument aucun changement sur le fait qu'il faut continuer à essayer de baisser le coût de production, même s'il est franchement très compétitif, il faut continuer à faire des efforts", a poursuivi Thierry Koskas.

La Commission européenne vient d'annoncer de nouvelles taxes sur les véhicules électriques chinois, pouvant aller jusqu'à 38,1%, dans le cadre d'une enquête sur d'éventuelles subventions de la Chine à son industrie mais qui fait craindre des représailles de la part de Pékin.

Une des plus abordables des 14 marques de Stellantis, Citroën doit jouer un rôle clé face à l'offensive des véhicules chinois plus compétitifs en Europe.

Grâce à la plateforme "smart car" du constructeur né de la fusion entre PSA et FCA, qui permet de réduire d'environ 20% les coûts de production, le prix de départ du C3 Aircross sera inférieur à 20.000 euros pour la version essence, contre 22.350 pour la génération actuelle, qui plus est est inférieure en taille.

La version électrique commencera pour sa part sous la barre des 28.000 euros, un tarif bien plus élevé que le thermique mais toujours très abordable pour une voiture pouvant transporter 7 personnes, selon Thierry Koskas.

"Aujourd'hui, quand vous pensez B-SUV électrique, vous pensez plutôt à des voitures autour de 35.000 euros", a-t-il dit. "Et si vous cumulez l'ensemble des aides en France (...) vous pouvez potentiellement avoir une e-C3 Aircross à moins de 20.000 euros."

Les petits SUV comme le C3 Aircross ou des concurrents tels que le Volkswagen T-Cross, le Renault Captur, le Dacia Duster ou l'Opel Mokka, représentent désormais la majeure partie du marché des citadines polyvalentes en Europe (56%).

Grâce au renouvellement de plus de 80% de sa gamme en deux ans, Citroën espère retrouver l'an prochain en Europe une part de marché de 5%, contre 3,8% sur les cinq premiers mois de 2024.

(Reportage Gilles Guillaume, édité par Blandine Hénault)