Grande-Bretagne : Un candidat doté d'IA en lice pour les élections législatives

reuters.com  |   |  361  mots
Steve endacott, candidat aux elections legislatives britanniques[reuters.com]
(Crédits : Muvija M)

par Muvija M et Stuart McDill

BRIGHTON, ANGLETERRE (Reuters) - Les électeurs d'une ville anglaise pourront élire, à l'occasion du scrutin législatif national le mois prochain, ce qui est présenté comme le premier parlementaire au monde doté d'une intelligence artificielle (IA).

Steve Endacott, un homme d'affaires de 59 ans, figure parmi les centaines de candidats aux élections législatives britanniques du 4 juillet. Mais contrairement aux autres, il a choisi un avatar généré par l'IA pour le représenter sur son tract de campagne.

"Nous lançons un parti, nous allons recruter d'autres candidats IA dans tout le pays après cette élection, et nous considérons cela comme le lancement, la pierre angulaire de quelque chose de grand et de démocratique", a-t-il déclaré à Reuters.

Steve Endacott, dont la société Neural Voice anime son alter ego IA, explique que sa frustration à l'égard de la "politique standard" l'a poussé à se porter candidat indépendant pour la circonscription de Brighton Pavilion, dans cette ville balnéaire située au sud de l'Angleterre.

"AI Steve" - le nom qui figurera sur les bulletins de vote - dialogue en temps réel avec les habitants sur des sujets tels que les droits LGBTQ, le logement, la collecte des déchets et l'immigration. L'avatar propose ensuite des mesures politiques avant de demander des suggestions.

"Nous utilisons l'IA dans de nombreux domaines, au travail, dans les interactions sociales, pourquoi ne pas l'appliquer à la politique?", a déclaré une employée d'une organisation caritative, Eona Johnston, âgée de 23 ans, après avoir rencontré "AI Steve". "Cela pourrait changer notre façon de vivre".

La Commission électorale chargée de surveiller les scrutins a déclaré qu'en cas de victoire, c'est Steve Endacott en personne, et non sa version IA, qui serait élu député.

La majorité des habitants semble toutefois réticente à l'idée de voter pour un candidat IA pour l'instant.

"L'IA et les politiciens ont une chose en commun. On ne peut pas leur faire confiance", estime Andy Clawson, un résident de 42 ans.

(Reportage Muvija M et Stuart McDill ; version française Dagmarah Mackos, édité par Blandine Hénault)