Ukraine : Poutine pose ses conditions à un cessez-le-feu, Kyiv les rejette

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Le president russe vladimir poutine lors d'une reunion a moscou[reuters.com]
(Crédits : Maxim Shemetov)

MOSCOU/ROME (Reuters) - Vladimir Poutine a posé vendredi ses conditions à un cessez-le-feu avec l'Ukraine, notamment l'annexion formelle de quatre régions de l'Est et du Sud, des revendications aussitôt rejetées comme "absurdes" par les autorités de Kyiv.

Lors d'un discours vendredi matin à Moscou, à la veille de la conférence internationale pour la paix en Suisse, le président russe a tenté de préempter l'issue de cette réunion, à laquelle la Russie n'est pas conviée, en posant des "conditions très simples" à la cessation des hostilités.

L'abandon, par l'Ukraine, de son projet d'adhésion à l'Otan et la cession de quatre régions partiellement occupées par l'armée russe : les oblasts de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia, annexés de facto en septembre 2022 par Moscou à la suite de référendums.

Autres exigences de Vladimir Poutine : la démilitarisation de l'Ukraine, envahie le 24 février 2022 par l'armée russe, et la fin des sanctions occidentales.

"Il s'agit d'ultimatums qui ne sont pas différents des messages du passé", a réagi le président ukrainien en marge du sommet du G7 en Italie, sur la chaîne de télévision SkyTG24.

"Il ne s'arrêtera pas", a poursuivi Volodimir Zelensky à propos du chef du Kremlin, établissant un parallèle avec les visées expansionnistes d'Adolf Hitler avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.

Mykhaïlo Podoliak, conseiller du président ukrainien, a jugé sans fondement ces déclarations, qui portent de facto sur une demande de reddition de l'Ukraine.

"Il 'offre' à l'Ukraine de renoncer à sa souveraineté géopolitique", a-t-il dit à Reuters.

L'armée russe contrôle à ce jour environ 1/5e du territoire ukrainien.

La Suisse accueille samedi et dimanche 90 Etats et organisations pour une conférence pour la paix qui devrait se concentrer sur la sûreté nucléaire et l'approvisionnement alimentaire de l'Ukraine et laisser de côté les questions territoriales. La Russie a jugé cette initiative "futile".

(Reportage par Alvise Armellini, version française Leo Marchandon, édité par Sophie Louet)