Une quarantaine de morts après une frappe contre une école de l'UNRWA

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Des vehicules militaires israeliens manoeuvrent a l’interieur de la bande de gaza[reuters.com]
(Crédits : Amir Cohen)

LE CAIRE (Reuters) - Un frappe israélienne contre une école de la bande de Gaza dirigée par une agence de l'Onu a fait une quarantaine de morts, dont des femmes et des enfants, a déclaré un responsable du Hamas jeudi.

L'armée israélienne avait déclaré plus tôt qu'une base du Hamas se trouvait dans l'école et qu'elle avait pris des mesures afin de réduire les risques de voir des dommages être infligés aux civils.

L'école pourrait avoir été touchée à plusieurs reprises, a déclaré Juliette Touma, directrice de la communication de l'agence des Nations unies dans l'enclave palestinienne (UNRWA). Selon des rapports, le bilan atteindrait 35 à 40 morts, des chiffres qu'elle n'a pas été en mesure de confirmer à ce stade.

Selon Ismail Al Thawabta, le directeur du bureau des médias de Gaza et une source médicale locale, 40 personnes auraient été tuées, dont 14 enfants et neuf femmes.

Ismail Al Thawabta a rejeté les déclarations d'Israël selon lesquelles un poste de commandement du Hamas se trouvait dans cette école gérée par l'Onu située à Nousseïrat, dans le centre de la bande de Gaza.

"L'occupant a recours à des mensonges afin de justifier auprès de l'opinion publique le crime brutal qu'il a commis contre des dizaines de déplacés", a-t-il dit à Reuters.

"Nous avons toute confiance dans les renseignements", a déclaré le porte-parole militaire Peter Lerner, lors d'un point de presse avec des journalistes, accusant le Hamas et le Djihad islamique d'utiliser délibérément les installations de l'Onu comme bases opérationnelles.

Selon lui, 20 à 30 combattants se trouvaient dans l'école et beaucoup d'entre eux ont été tués.

"Je ne suis au courant d'aucune victime civile et je serais très, très prudent avant d'accepter tout ce que le Hamas publie", a ajouté le porte-parole.

NOUVELLE CAMPAGNE

Cette attaque intervient après qu'Israël a annoncé une nouvelle campagne militaire dans le centre de Gaza, où les troupes israéliennes affrontent des combattants utilisant des tactiques d'insurrection éclair. Israël a affirmé que les combats ne cesseraient pas pendant les négociations de cessez-le-feu.

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a déclaré mercredi que le groupe exigerait la fin permanente de la guerre dans la bande de Gaza et le retrait israélien dans le cadre d'un plan de cessez-le-feu.

"Le mouvement et les factions de la résistance traiteront sérieusement et positivement tout accord basé sur la fin globale de l'agression et le retrait complet et l'échange de prisonniers", a-t-il dit.

Les membres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu se sont engagés à démissionner s'il acceptait un accord de paix qui laisserait le Hamas au pouvoir, une décision qui pourrait forcer la tenue de nouvelles élections et mettre fin à la carrière politique du plus ancien dirigeant d'Israël.

Les opposants centristes qui ont rejoint le cabinet de guerre dans une démonstration d'unité au début du conflit ont également menacé de démissionner.

Le ministre de la Défense Yoav Gallant, de son côté, a déclaré qu'il n'y aurait pas de ralentissement dans l'offensive israélienne pendant que les négociations sur la proposition de cessez-le-feu étaient en cours.

Washington, de son côté, continue de faire pression pour parvenir à un accord. Le directeur de la CIA, William Burns, a rencontré mercredi à Doha de hauts responsables des médiateurs qatari et égyptien pour discuter de la proposition de cessez-le-feu.

LES FORCES DU HAMAS RÉDUITES DE PRÈS DE MOITIÉ

Le Hamas, qui dirige la bande de Gaza, a précipité la guerre en attaquant le territoire israélien le 7 octobre, tuant environ 1.200 personnes et capturant plus de 250 otages, selon les décomptes israéliens. Environ la moitié des otages ont été libérés lors de la seule trêve intervenue durant une semaine en novembre.

L'offensive militaire israélienne contre l'enclave palestinienne a tué plus de 36.000 personnes, selon les responsables de la santé du territoire, qui affirment que des milliers de morts supplémentaires seraient enterrés sous les décombres.

Le Hamas a vu environ la moitié de ses forces anéanties en huit mois de combats et s'appuie sur des tactiques insurrectionnelles pour contrecarrer les frappes israéliennes, ont déclaré à Reuters des responsables américains et israéliens.

Le Hamas a été réduit à un effectif de 9.000 à 12.000 combattants, selon trois hauts responsables américains au fait du sujet, contre des estimations américaines de 20.000 à 25.000 avant le conflit. Israël dit avoir perdu près de 300 soldats dans le cadre de sa offensive contre la bande de Gaza.

(Reportage Ahmed Tolba, Nidal Al-Mughrabi et Ali Sawafta, rédigé par Michael Perry et Philippa Fletcher ; version française Camille Raynaud et Kate Entringer, édité par Blandine Hénault)