Macron rend hommage aux victimes civiles de la Bataille de Normandie

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Hommage au maquis de saint marcel et au sas francais, a plumelec[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

SAINT-LÔ, Manche (Reuters) - A Saint-Lô (Manche), "capitale des ruines" en Normandie pendant la Seconde guerre mondiale, Emmanuel Macron a rendu hommage mercredi aux victimes des combats qui ont accompagné le Débarquement du 6 juin 1944.

A la veille des célébrations du 80e anniversaire de l'arrivée des Alliés dans le Nord-Ouest de la France pour repousser les nazis, le président a salué les habitants de cette "ville martyre sacrifiée pour libérer la France".

"Nous devons porter cette mémoire en pleine lumière", a dit le chef de l'Etat. "Regarder notre Histoire (...) avec tristesse et lucidité".

"Jamais à Saint-Lô le chagrin ne s'est mêlé à la haine", a dit le président dans les jardins du Haras de la ville détruite à plus de 90% dans le sillage du Débarquement du 6 juin 1944.

Emmanuel Macron a repris l'expression de "capitale des ruines" formulée par le dramaturge Samuel Beckett, qui travailla comme intendant à l'hôpital irlandais de la Croix-Rouge à Saint-Lô après la guerre.

Dans la nuit du 6 au 7 juin, il y eu quelque 350 victimes à Saint-Lô dont l'église Notre Dame porte aujourd'hui encore les stigmates des combats subis par les habitants qui ont vécu pendant des années dans des baraquements.

Des Saint-Lois ont raconté à Reuters leurs souvenirs de cette période.

"Le 6 juin à heures du matin, nous sommes allés finir la nuit dans un chemin creux car il y avait plein d'avions dans le ciel", a dit Colette Poirier, qui avait quatre ans en 1944.

"Ensuite les jours suivants on a vu des jeeps des soldats américains, je voyais des hommes noirs pour la première fois. Ils nous offraient des chewing-gums et comme on avait été privés de sucre on les appréciait, mais on ne savait pas comment les manger. On tirait dessus !"

Très ému, Michel Finck, 87 ans, s'est souvenu de sa "maison détruite" à Saint-Lô, alors que son père était prisonnier en Allemagne.

"Des familles de ma rue ont été anéanties, l'entreprise de transport familiale a été détruite", a-t-il ajouté. "Tout cela, ça ne s'oublie pas."

(Reportage Elizabeth Pineau, édité par Blandine Hénault)