WASHINGTON (Reuters) - Joe Biden juge possible que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu fasse durer la guerre dans la bande de Gaza pour des raisons politiques.

Le président américain a exprimé cette opinion dans une interview publiée mardi par le magazine Time et réalisée avant la présentation vendredi dernier de son offre "globale" de cessez-le-feu dans la bande de Gaza et alors que Benjamin Netanyahu est confronté à de profondes divisions politiques dans son pays.

Interrogé par l'hebdomadaire américain sur la possibilité que Benjamin Netanyahu prolonge la guerre pour des raisons politiques, Joe Biden a répondu : "Il y a toutes les raisons de parvenir à cette conclusion."

Le chef de la Maison blanche, qui réclame la fin de la guerre qui dure depuis près de huit mois, a également déclaré qu'il n'était pas certain que les forces israéliennes aient commis des crimes de guerre à Gaza.

Il a aussi rejeté les accusations selon lesquelles Israël utilise la famine dans la bande de Gaza comme arme de guerre, même s'il estime que les troupes israéliennes "se sont livrées à des activités inappropriées".

Joe Biden a affirmé qu'il avait exhorté Israël à ne pas commettre la même erreur que les Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001, qui ont conduit à des "guerres sans fin".

"Et ils sont en train de commettre cette erreur", a-t-il ajouté.

Interrogé sur les propos du président américain concernant Benjamin Netanyahu, le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer, a jugé qu'ils ne relevaient pas "des normes diplomatiques de tout pays sensé".

Le mois dernier, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a réclamé des mandats d'arrêt contre Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense, Yoav Gallant, ainsi que contre trois dirigeants du Hamas, pour des crimes de guerre présumés.

Les sondages d'opinion montrent que la plupart des Israéliens soutiennent la guerre mais reprochent à Benjamin Netanyahu les défaillances en matière de sécurité lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre.

(Reportage Doina Chiacu, version française Kate Entringer)