« Je suis et je resterai toujours une vraie provinciale » (Caroline Roux, France TV)

ENTRETIEN - Derrière son allure raffinée se cache une infatigable bosseuse. Rencontre avec la présentatrice hyperactive de « C dans l’air » et de « L’Événement ».
À Paris, en octobre.
À Paris, en octobre. (Crédits : © Cyrille George Jerusalmi Pour La Tribune Dimanche)

Elle nous donne rendez-vous en tout début de matinée. Pour Caroline Roux, pas de pitié pour la grasse mat'. Sauf si elle s'est retrouvée embarquée la veille dans un karaoké avec son vieux pote Bruce Toussaint. Après notre séance photo ultra-lookée chez Mediawan, sa deuxième maison, où elle gère de main de maître C dans l'air sur France 5, elle se révèle autrement. « Suivez-moi, je vais me changer dans ma loge. » Elle balance ses escarpins et déambule pieds nus dans les couloirs. « Même à plat, je marche sur la pointe des pieds... » Douce allégorie de sa personnalité : raffinée... jamais sophistiquée.

LA TRIBUNE DIMANCHE - Pourquoi sait-on très peu de choses sur vous ?

CAROLINE ROUX - Parce que je n'exerce pas mon métier de journaliste pour faire du buzz. Je suis davantage portée par ce que je fais que par ce que je voudrais être. Souvent, dans la rue, on me dit : « Je vous adore, c'est incroyable que vous ne soyez pas plus connue. » Ça me fait toujours marrer. Si je voulais être connue, je serais influenceuse ! [Rires.]

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Votre émission C dans l'air est à votre image : anti-clash !

C'est vrai qu'elle me ressemble. Je ne triche pas avec les gens qui me regardent. La vie, les sujets que j'aborde sont complexes, j'aime que les invités s'écoutent en plateau et cherchent à se comprendre, c'est si rare aujourd'hui !

Vous doutez beaucoup ?

Oui, je doute beaucoup, tout le temps, mais je me soigne ! J'ai conservé une âme de compétitrice qui vient de mes années passées à faire des championnats de ski... On pourrait penser que je suis quelqu'un de posé, de calme, mais je sais me montrer combative quand il le faut !

Quand on questionne vos amis proches, ils sont unanimes : Caroline a une aptitude au bonheur.

Ah bon ? [Rires.] Comme je suis très bien dans ma vie, je n'ai rien à régler avec moi-même. Probablement grâce à mes parents, qui m'ont apporté beaucoup d'amour.

Fabrice Luchini vous appelle toujours après C dans l'air pour débriefer ?

Un peu moins souvent dernièrement car il est sur scène tous les soirs pour son spectacle. Fabrice m'a donné beaucoup de conseils, comme celui de savoir gérer les silences après une déclaration lourde ou importante d'un invité.

Et puis vous avez un point en commun tous les deux...

Il a commencé comme garçon coiffeur, ça me rappelle des souvenirs...

Vos parents avaient un salon de coiffure. Vous auriez pu reprendre l'entreprise familiale ?

Pas du tout. En revanche, j'adorais regarder les femmes qui se jetaient dans les bras de mon père pour qu'il leur redonne confiance grâce à sa bienveillance et son talent... J'ai passé beaucoup d'heures à faire mes devoirs entre un sèche-cheveux et une bombe de laque.

Vous venez de passer dans la catégorie des quinquas...

Je le vis très bien. Vieillir est une chance, et quand je raconte ça à mes copines elles me disent que je suis totalement décérébrée. J'ai ce sentiment que la vie est une urgence et je préfère mourir fatiguée que de m'arrêter sur le passé. Les personnes qui se figent sur les albums de photos de famille m'angoissent terriblement.

Une quinqua, certes, mais qui n'a pas perdu le rythme sur le dancefloor...

Si je dépasse minuit et que la musique est bonne, je peux rester jusqu'au bout de la nuit... En revanche, je reconnais que j'ai un côté casanier, c'est un peu le syndrome de la provinciale qui ressort...

C'est quoi, le syndrome de la provinciale ?

Même si j'habite Paris depuis longtemps, je garde en moi ce côté « Grenobloise fille de coiffeur ». Je suis toujours émerveillée par cette ville, par les Parisiens, ces dîners à table avec des écrivains, des cinéaste. Aujourd'hui j'ai réussi à dépasser ce complexe, mais je suis et resterai toujours une vraie provinciale.

Vous êtes maman de deux enfants et élevez les deux filles de votre époux, Laurent Solly [vice-président Sud Europe de Meta]. Comment se passe cette vie de famille recomposée ?

J'ai une famille de quatre enfants. C'est mon socle, mon tourbillon, ils me ramènent immédiatement à l'essentiel, et grâce à eux j'arrive à relativiser si une émission ne s'est pas bien passée. Ma maman a aussi un avis très juste sur mon travail. Elle n'hésite pas à me dire quand ça ne va pas.

Avec votre mari, vous formez un peu le couple parfait. Vous l'êtes aussi une fois la porte refermée ?

Je ne sais pas si nous sommes un couple parfait, mais nous sommes très liés. Laurent me porte autant que je le porte. Nous veillons à ne pas trop nous exposer.

Quelle lycéenne étiez-vous ?

Je n'étais pas un génie mais une besogneuse. Quand c'est trop facile, ça m'ennuie. Je ne sais pas comment l'expliquer. Peut-être devrais-je voir un psy...

Incroyable mais vrai... À Grenoble, vous chantiez dans un groupe de musique !

On jouait de l'électro-pop... C'est assez étonnant car j'avais un côté très discret mais en quête de lumière. Ça revient toujours à ce besoin de me lancer des défis. Avant chaque concert, je me rendais malade, je me disais : « Mais pourquoi tu te mets toujours dans cette situation-là ? » Encore maintenant, je me répète la même chose avant chaque émission... « Pourquoi tu n'as pas choisi un métier sans stress, pourquoi tu cherches à te mettre en difficulté ? »

J'ai ce sentiment que la vie est une urgence et je préfère mourir fatiguée que de m'arrêter sur le passé

Caroline Roux

On m'a dit dans l'oreillette que vous étiez meilleure en amitié qu'en cuisine...

Alors ça, c'est un coup bas ! Quand j'invite mes copines à la maison, elles apportent toujours à manger car elles savent qu'il y a un risque que je déclenche l'alarme incendie... Mes enfants n'en peuvent plus.

Et plus ordonnée dans le boulot que dans la vie perso...

Au boulot, j'ai comme des TOC. Je range mon bureau au millimètre, j'aligne mes Stabilo de la même couleur. C'est vraiment flippant. Par contre, j'oublie tous les déjeuners, les rendez-vous. Je vis tellement dans le moment présent que je n'anticipe rien.

Vos tenues vestimentaires sont très commentées. Ça vous irrite ou ça vous flatte ?

Ni l'un ni l'autre. J'ai appris à en rire ! Mais ce qui est terrible, c'est que l'on commente toujours les tenues des femmes. Comme les mentalités n'évoluent pas, je m'en amuse jusqu'à parfois en faire des tonnes...

Vous portez toujours des talons. Vous recevez des messages de fétichistes des pieds ?

Oui, et j'avoue que ça me dépasse un peu.

C'est comment, le dimanche de Caroline Roux ?

C'est faire tout ce que je ne peux pas faire la semaine. Ça vous étonne si je vous dis que c'est moi qui règle les problèmes Internet, de chauffage ? J'ai une vraie âme de bricoleuse !

Ses coups de coeur

À peine l'exposition de Rothko installée à la Fondation Louis Vuitton, Caroline s'est empressée de découvrir les œuvres d'art du peintre américain. Si elle assume être meilleure dans l'art de la table que dans celui de la cuisson du poulet rôti, c'est dans le restaurant japonais Shiro, à Saint-Germaindes-Prés, qu'elle aime retrouver son gang de copines. Quant à ses - rares - pauses détente, c'est avec un bon roman qu'elle parvient à s'évader. « Je viens de terminer le livre de Panayotis Pascot La prochaine fois que tu mordras la poussière. Quelle gifle ! »

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