Tennis : tous les regards mènent au tournoi de Brisbane

La saison débute dans la ville australienne, hôte des JO 2032, avec les retours très attendus de Naomi Osaka et Rafael Nadal.
Naomi Osaka et Rafael Nadal.
Naomi Osaka et Rafael Nadal. (Crédits : Patrick HAMILTON/AFP ; DARREN ENGLAND/AAPIMAGE via Reuters)

C'est un échauffement qui a des airs d'immanquable, une félicité aussie. Posté au quatrième échelon du circuit (ATP 250), le tournoi de Brisbane, qui démarre aujourd'hui, n'est pas censé alpaguer les plus vives lumières. Simplement offrir un point d'entrée à l'Open d'Australie, premier Grand Chelem du calendrier (15-28 janvier). Mais puisque Rafael Nadal, un an après avoir appuyé sur pause, a décidé d'y entamer sa probable dernière danse, le Queensland Tennis Centre va satisfaire l'impatience des fans et la curiosité des suiveurs. Ce n'est pas tout. Côté féminin, où l'on joue une division au-dessus (WTA 500), un autre come-back intrigue : Naomi Osaka n'a plus été vue sur le circuit depuis septembre 2022. Dans l'intervalle, l'ex-numéro 1 mondiale a pris soin de sa santé mentale et d'une petite Shai, née en juillet.

La devise latine de Brisbane, Meliora sequimur, signifie « visons de meilleures choses ». En attendant les Jeux olympiques 2032, le tournoi de la ville prend sa part. L'événement lui-même est un revenant, éjecté du calendrier en 2020 pour faire place à l'ATP Cup, lucrative épreuve par équipes à son tour raturée. « Avec neuf vainqueurs de Grand Chelem et douze membres du top 20, le plateau est l'un des tout meilleurs jamais vus ici », savoure Cameron Pearson, le directeur. Avec donc en guest stars le 672e à l'ATP et une joueuse sortie du classement de la WTA. Ne pas chercher plus loin les plus bankable du lot. « Les ventes de billets, qui se situent à un niveau extrêmement élevé, se sont accélérées quand Nadal et Osaka ont annoncé que leur retour s'effectuerait chez nous », atteste l'heureux organisateur.

Dans le coup

Pearson était moins souriant lors de l'édition 2019, quand Nadal s'était retiré juste avant son entrée en lice (pour la seconde année d'affilée) et que les fans étaient invités à se rabattre sur « un selfie » avec l'Espagnol. À l'époque, la cuisse tiraillait. Depuis, c'est surtout le pied qui a flanché. Et c'est désormais la hanche gauche, opérée en juin, qui est sous surveillance. Jamais pris en flagrant délit de suffisance, l'homme aux 22 Majeurs ne surprend personne en disant qu'il ne faut « pas attendre grand-chose » de lui. Reste qu'on est bien devant un taureau sortant de l'enclos. « Une fois sur le court, Rafa est un animal de compétition et une grande partie de mon travail a consisté à le freiner à l'entraînement », relatait la semaine dernière son coach Carlos Moya sur le site de l'ATP.

NAOMI OSAKA

(Japon) 26 ans 4 titres en Grand Chelem

RAFAEL NADAL

(Espagne) 37 ans 22 titres en Grand Chelem

Déjà passé par de longues périodes off, Nadal a beau avoir 37 ans, il inspire encore la méfiance. En premier lieu celle du patron, Novak Djokovic : « Il n'est pas du genre à revenir juste pour disputer quelques matchs, disons, à un niveau moyen. Je suis sûr que sa préparation est faite avec l'idée de remporter un Grand Chelem. » Et chacun de penser à Roland-Garros, agrippé quatorze fois. En attendant, l'écho de ceux qui ont regoûté à sa balle (parmi lesquels Arthur Fils et Richard Gasquet) dessine un joueur dans le coup, qui s'aligne aussi en double..

« Dynamique nouvelle »

Pour Naomi Osaka, qui débutera face à l'Allemande Tamara Korpatsch, l'incertitude tient moins aux articulations qu'à ce qui se passe entre ses deux oreilles. Depuis Serena Williams, les exemples de retours postmaternité réussis ne manquent pas, Elina Svitolina et Caroline Wozniacki étant les derniers en date. Mais la sortie de scène de la Japonaise, sur fond de burn-out, complexifie le dossier. « Je n'ai jamais été très douée à la pensée de jouer pour moi-même, a-t-elle récemment confié à la NHK. Alors j'aime l'idée d'avoir la responsabilité de m'occuper de ma fille, de la montrer au monde. J'ai un peu le sentiment de jouer pour elle. »

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Or jouer pour quelqu'un d'autre est « toujours dangereux sur le plan psychologique », pose Francisca Dauzet, responsable du pôle dimension mentale à la Fédération française après avoir épaulé Daniil Medvedev : « L'enfant peut devenir une échappatoire aux questionnements non résolus, une motivation par défaut, un comblement. Autrement dit, une façon d'éviter de se confronter à soi-même. » Mais si Osaka a compris et donné du sens à ce qu'elle a traversé, « alors sa motivation lui appartient et elle pourra ainsi s'ouvrir à une dynamique nouvelle, une dynamique qui partira d'elle et non de son enfant ; dans ce cas, ça peut produire quelque chose d'assez beau ». Et déjà une bonne année.

TRAMADOL, C'EST FINI

À partir de demain, le Tramadol sera officiellement interdit en compétition. Cet antidouleur était très fréquemment utilisé dans le sport. L'Agence mondiale antidopage l'avait placé dans la liste des produits sous surveillance puis, en septembre 2022, avait décidé de le bannir après des études montrant sa capacité à améliorer la performance. Face au recours massif au Tramadol, l'Union cycliste internationale l'avait interdit dès 2019. Le coureur colombien Nairo Quintana et le Français Alex Baudin ont été respectivement disqualifiés du Tour de France 2022 et du Giro 2023 après que des échantillons ont révélé la présence de cet opiacé de synthèse.

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