La sélection culture à picorer cette semaine

La pièce de théâtre « Histoire d'un Cid », le groupe Pink Martini à Jazz in Marciac, le film « Les Chariots de feu » de Hugh Hudson... Découvrez notre sélection à picorer cette semaine.
Dans le décor majestueux du château de Grignan, Jean Bellorini offre une adaptation déjantée du « Cid ».
Dans le décor majestueux du château de Grignan, Jean Bellorini offre une adaptation déjantée du « Cid ». (Crédits : © LTD / CHRISTOPHE RAYNAUD DE LAGE)

À Grignan, Corneille à la récré

THÉÂTRE - Un énergumène, maigre comme un chat de gouttière mais très séduisant, une délicieuse toute jeune fille, une femme très aristocratique, un homme un peu plus âgé à l'accent italien. Au fond, concentrés, deux musiciens qui accompagnent la représentation. Applaudissez François Deblock, Cindy Almeida de Brito, Karyll Elgrichi, Federico Vanni, Clément Griffault aux claviers, Benoît Prisset aux percussions.

C'est tout ce qu'il faut à Jean Bellorini pour nous raconter l'Histoire d'un Cid. Une pirouette, cette mouture qui fait appel aux souvenirs de l'écolier qui palpite en chaque spectateur... Il y a dans la représentation, vive, enjouée, gamine, des moments où l'on s'adresse au public, qui déclame en chœur les répliques connues : « ô rage ! ô désespoir ! », « la valeur n'attend point le nombre des années », « va, je ne te hais point », « nous partîmes cinq cents... ». Avouons-le, il paraît qu'il y a aussi des citations de Victor Hugo et de Valère Novarina. Mais on n'a pas cherché à les repérer, pris que l'on est par le jeu débridé et les fantaisies inattendues : l'excellent François Deblock chante, très bien, très haut, l'un des tubes de Starmania !

Lire aussiThéâtre : l'insubmersible Olivier Py

Si déjantée que soit cette proposition, elle laisse place à l'émotion. Les interprètes sont excellents. Musiciens sensibles, comédiens de haut vol. Chimène témoigne du travail au long cours de Jean Bellorini : il a dirigé Cindy Almeida de Brito dans des stages au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis, dont il était alors le directeur. La jeune fille a réussi le concours du Conservatoire. Et la voici maîtrisant l'alexandrin avec grâce, légère et drôle à la fois. Federico Vanni incarnait le rôle-titre de Tartuffe dans la version italienne par Bellorini. En père noble un peu courroucé, il est irrésistible. Le metteur en scène a choisi de donner toute son ampleur à l'infante. Souvent, ce rôle est coupé. Ne serait-ce que pour la belle sacrifiée, ce Cid est très intéressant. Karyll Elgrichi est une comédienne d'une présence profonde, belle, très nuancée. Elle est superbe. Quant à Rodrigue, le merveilleux François Deblock en fait son miel. Il a une telle maîtrise du jeu qu'il parvient à être déchirant tout en étant plus manipulé qu'actif dans son méchant pantalon jaune qui lui fait des pattes d'insecte.

Histoire d'un Cid, château de Grignan, jusqu'au 24 août. Renseignements : chateauxladrome.fr

Pink Martini retourne travailler...à Marciac

MUSIQUE - Trente ans déjà ! En 1994, tout juste diplômés de Harvard, China Forbes et Thomas Lauderdale sont de jeunes musiciens amateurs, elle chanteuse et lui pianiste-arrangeur. Ils inventent le groupe Pink Martini, un ensemble jazzy à l'ancienne avec cuivres, cordes et congas. Ils ne se prennent pas au sérieux pour autant, mais leur son est accrocheur et leur premier single - Sympathique (Je ne veux pas travailler) - devient un énorme tube... Neuf albums plus tard, le groupe de Portland, dans l'Oregon, poursuit son chemin avec constance et bonne humeur sans jamais trahir son swing, son répertoire vintage, ses mélodies technicolor. Ni, bien sûr, ses refrains parfumés, entonnés en anglais, en français, mais aussi en espagnol, en italien, en japonais, en grec ou en croate. Consécration : ce jeudi, le festival Jazz in Marciac leur confie sa soirée d'ouverture. Mieux, l'Accor Arena de Bercy est d'ores et déjà réservé en mai 2025 pour leurs 30 ans, et un album en version symphonique sortira bientôt. Inédit et très attendu.

Jazz in Marciac, du 18 juillet au 5 août avec Stacey Kent, Youn Sun Nah, Brad Mehldau, Ibrahim Maalouf...

L'été, révisez vos classiques !

CINÉ - Un film peut-il se résumer à sa musique ? Ce serait lui faire injure. Mais il faut bien avouer que la partition écrite par Vangelis pour Les Chariots de feu, que Hugh Hudson réalisa en 1981, a contribué au succès et au renom de ce film qui raconte la rivalité, durant les JO d'été de 1924, entre deux athlètes britanniques que tout oppose, incarnés à l'écran par Ben Cross et Ian Charleson. Nommé sept fois aux Oscars, il en remporte finalement quatre, dont celui du meilleur film. La période estivale et sportive se révèle idéale pour voir ou revoir ce film qui s'inspire plus ou moins librement d'une histoire vraie où se mêlent sport, religion, élitisme et lutte des classes.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.