Dans Vice-Versa 2, qui sort ce mercredi, Riley s'est bien acclimatée à San Francisco, après le déménagement compliqué raconté dans Vice-Versa (2015), qui a récolté 858 millions de dollars au box-office. La vie de la collégienne de 13 ans s'organise entre ses deux meilleures copines et les matchs de hockey sur glace, jusqu'à ce qu'elle décroche un stage intensif avec des hockeyeuses plus âgées. Quelle attitude adopter ? Comment s'habiller ? Quelle musique écouter ? Cruel dilemme pour Riley, qui veut par-dessus tout s'intégrer à l'équipe du lycée.

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Dans sa tête, c'est panique à bord, les petits personnages Joie, Tristesse, Peur, Dégoût et Colère toujours fidèles au poste sont remis en question par les chamboulements de l'adolescence et l'arrivée de nouvelles émotions : Ennui, Envie, Embarras et surtout Anxiété. Sans rien dévoiler, sachez qu'Anxiété va prendre une part importante dans l'histoire, d'autant que le cerveau de l'héroïne, en pleins travaux, s'agrandit avec l'apparition d'une nouvelle zone, le système des croyances qui donne son identité à Riley. Les anciennes émotions, qui ont appris à travailler ensemble, vont-elles réussir à s'entendre avec les nouvelles? « C'est là tout l'enjeu de l'adolescence », explique le psychiatre Noël Pommepuy, de l'établissement public de santé mentale de Ville-Évrard, en Seine-Saint-Denis.

Le bouton « danger » de la puberté

Pour ce spécialiste qui travaille avec des ados, Vice-Versa se révèle utile pour verbaliser les différentes émotions avant de pouvoir les comprendre, les apprivoiser ou les apaiser si nécessaire. « À la puberté, le corps se métamorphose, la perception sensorielle se modifie et l'imprégnation hormonale transforme la façon de penser, explique le Dr Pommepuy. Les émotions sont alors décuplées (tristesse accentuée, indifférence extrême ou surexcitation outrancière) et surtout complexifiées. C'est ainsi qu'apparaissent de nouvelles émotions que l'on peut schématiser comme le fait Vice-Versa 2 par l'anxiété, l'envie, l'ennui et l'embarras. » Même analyse chez Alizée Pann, neuropsychologue à l'hôpital de la Timone (Marseille) : « Vice-Versa nous aide, nous thérapeutes, à expliquer le fonctionnement en réseau du cerveau. L'image du "quartier cérébral" organisé comme une tour de contrôle avec la grande console est assez habile. On voit comment les émotions interagissent, on voit qu'on ne peut pas en isoler une sans que les autres s'activent également en réseau, et jusqu'au bouton "danger" que représente la puberté. » Mieux, le film permet de mettre en images le voyage dans les différents types de mémoires, dans les rêves et même dans l'inconscient de chaque individu. Enfin Vice-Versa permet de comprendre en quoi les émotions considérées comme négatives nous sont utiles au quotidien. La peur sert à nous alerter face au danger, la colère nous permet d'obtenir ce qui est juste pour soi ou pour les autres...

« Toutes les émotions ont une utilité dans notre système, sinon on n'en aurait pas été pourvus », insiste Alizée Pann. Alors que l'organisme Santé publique France a dévoilé en avril une étude montrant la nette dégradation de la santé mentale des ados entre 2018 et 2022, en grande partie en raison du Covid et de ses conséquences, Vice-Versa 2 arrive à point nommé pour faciliter un peu le travail des thérapeutes.