![La Suède exploite actuellement , dans trois centrales différentess, six réacteurs nucléaires mis en service au cours des années 1975-1985.](https://static.latribune.fr/full_width/2389569/suede-nucleaire.jpg)
La Suède avance dans ses ambitions nucléaires. Pour rappel, en novembre dernier, le gouvernement suédois a annoncé vouloir produire « massivement » de l'énergie nucléaire pour décarboner son économie et répondre à la demande croissante en électricité. Il entend pour cela lancer, dans un premier temps, la construction de l'équivalent de deux réacteurs d'ici 2035, suivie d'une « expansion massive » avec dix réacteurs supplémentaires à l'horizon 2045.
Ce mercredi, le groupe énergétique Vattenfall, détenu par l'État, a indiqué avoir présélectionné deux entreprises, sur six fournisseurs potentiels, pour cette première phase. Il s'agit de la société britannique Rolls-Royce SMR et de l'américaine GE Hitachi Nuclear Energy.
« Les prochaines étapes consisteront à analyser en détail les propositions faites par les deux fournisseurs (...) puis à élaborer ensemble un calendrier » pour la construction de petits réacteurs nucléaires modulaires (SMR, pour « Small modular reactors »), a déclaré Desirée Comstedt, en charge de l'énergie nucléaire chez Vattenfall, dans un communiqué.
Zone de potentiel
Ces réacteurs seraient érigés à la centrale nucléaire de Ringhals, sur la péninsule de Värö, dans le sud-ouest du pays. Les réacteurs SMR, beaucoup plus petits que les centrales conventionnelles, présentent l'avantage d'une construction relativement simple. Ils peuvent en effet être fabriqués en série en usine puis transportés sur le lieu de leur exploitation.
Pour autant, rien n'est encore acté quant à la nature des futurs premiers réacteurs. Une « étude pilote », lancée en juin 2022 par Vattenfall, a conclu en février dernier « qu'il existe de bonnes opportunités pour construire de nouvelles centrales nucléaires sur la péninsule de Värö, mais qu'il est trop tôt pour choisir le type de réacteur ». Le groupe y finalise donc l'acquisition de terrains dans la zone où il souhaite construire les réacteurs, avant de faire les demandes d'autorisation environnementale. Cette zone « peut accueillir 3 à 5 réacteurs SMR correspondant à 1,5 GW, ou, à titre indicatif, un réacteur à grande échelle. La réserve naturelle limite toute capacité supplémentaire », avait alors précisé Desirée Comstedt.
Vattenfall continue ainsi d'étudier la possibilité de construire des réacteurs nucléaires classiques à Ringhals. Le français EDF, le sud-coréen KHNP et l'américain Westinghouse sont envisagés pour ce projet.
Le volte-face de la Suède sur l'atome
Si la Suède est très impliquée aujourd'hui dans la relance du nucléaire sur son territoire, et même à l'échelle européenne et mondiale, tel n'était pas le cas il y a encore moins de deux ans. Le précédent gouvernement de centre-gauche avait en effet mis en place une politique de sortie de l'atome, qui avait conduit à la fermeture définitive des réacteurs 1 et 2 de Ringhals en 2019 et 2020. Ils seront démantelés entre 2025 et 2031 par Vinci, qui a remporté le contrat de démantèlement en début d'année. Au total, six réacteurs ont été arrêtés entre 1999 et 2020.
Mais la coalition de droite et d'extrême droite au pouvoir désormais, depuis novembre 2022, s'est fixée pour mission de relancer le programme nucléaire du pays. Actuellement, la Suède exploite, dans trois centrales différentes (Ringhals, Forsmark et Oskarshamn), six réacteurs nucléaires mis en service au cours des années 1975-1985. Et peut-être bientôt d'autres.
(Avec AFP)
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