Lithium : Olaf Scholz se rend en Serbie pour signer un partenariat après la réouverture d'un projet minier

Le chancelier allemand Olaf Scholz se rend, vendredi, en Serbie pour la signature d'un partenariat entre l'Union européenne et Belgrade sur la fourniture de lithium, après le récent feu vert à un projet controversé d'exploitation de ce minerai dans le pays.
Le chancelier allemand, Olaf Scholz, se rend ce vendredi en Serbie pour signer un partenariat sur la fourniture de lithium à l'Union européenne.
Le chancelier allemand, Olaf Scholz, se rend ce vendredi en Serbie pour signer un partenariat sur la fourniture de lithium à l'Union européenne. (Crédits : Benoit Tessier)

Pas de temps à perdre. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, doit rencontrer, vendredi dans la matinée, à Belgrade, le président serbe, Aleksandar Vučić, pour un « sommet sur les matériaux critiques », accompagné du vice-président de la Commission européenne, Maroš Šefčovič, a indiqué son porte-parole ce mercredi.

Un « protocole d'accord y sera signé entre la Serbie et la Commission européenne, pour un partenariat sur les matières premières ainsi que sur la chaîne d'approvisionnement des batteries et des véhicules électriques », a ajouté le porte-parole du chancelier.

Une signature après le feu vert de Belgrade

Ce sommet est organisé « compte tenu (du lancement) d'un projet d'extraction de lithium durable en Serbie », a poursuivi le porte-parole. Il faisait référence au feu vert donné, mardi soir, par Belgrade à la reprise d'un projet d'exploitation controversé d'une mine de lithium de la région de Jadar, dans l'ouest du pays, par le groupe australien Rio Tinto.

L'industrie automobile européenne investit tous azimuts dans la transition vers l'électrique de ses véhicules, alors que les véhicules thermiques seront interdits à la vente dans l'UE à partir de 2035. Pour cela, le secteur a besoin de grandes quantités de lithium, un minerai indispensable à la fabrication de batteries.

L'Allemagne, à la puissante industrie automobile, est particulièrement concernée par l'électrification des véhicules. Le marché de la batterie est pour l'instant dominé par les producteurs chinois, vis-à-vis desquels Bruxelles et Berlin veulent réduire leur dépendance.

Des réserves de lithium gigantesques

Découvertes en 2004, les réserves de lithium de Jadar, parmi les plus importantes d'Europe, pourraient en effet, selon le géant minier Rio Tinto, permettre de produire annuellement 58.000 tonnes de carbonate de lithium, suffisamment pour 1,1 million de véhicules - ou 17% de la production européenne de véhicules électriques. Le président Aleksandar Vucic a, cette semaine, laissé entendre que la Serbie pourrait même commencer à extraire du lithium dès 2028, après de nouvelles garanties données par le groupe anglo-australien.

Pourtant, pour rappel, le projet de mine avait été suspendu en 2022 par le gouvernement après de nombreuses querelles politiques ces dernières années, les opposants craignant l'impact sur l'environnement de cette région agricole. Mais après des années de bataille judiciaire, un arrêt de la Cour constitutionnelle serbe, promulgué en juillet, a finalement jugé que le choix du gouvernement de suspendre le projet n'était « pas conforme à la Constitution ni à la loi », permettant à Belgrade de relancer ce dernier.

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En Bosnie, une mine de lithium est aussi en construction. « La mine de Lopare devrait lancer la production début 2027, et commencer à tourner à plein régime entre 2030 ou 2032 », et produire alors 10.000 tonnes de carbonate de lithium par an, expliquait, en mars, à l'AFP le directeur la filiale d'Arcore en Bosnie, Vladimir Rudic. De quoi fabriquer entre 150.000 et 200.000 batteries pour les voitures électriques, selon des experts. Arcore, qui entend demander une concession d'exploitation pour une période de 50 ans, table sur des recettes annuelles d'un milliard d'euros et la création d'environ 1.000 emplois directs, et plus de 3.000 indirects.

D'autres projets de mines de lithium en Europe

En France, l'un des plus gros projets européens de mine de lithium, porté par la groupe Imerys dans l'Allier, a rejoint la liste des « projets d'intérêt national majeur », synonyme de procédures d'implantation accélérées, selon un décret publié le 7 juillet au Journal officiel. Ce projet d'ouverture d'une mine de lithium à Echassières (Allier) s'inscrit dans la stratégie de la France de se défaire de sa dépendance aux importations du précieux métal, notamment en provenance de Chine.

Fin juin, le gouvernement italien a de son côté adopté un décret simplifiant les procédures pour l'obtention des permis miniers, car il cherche à exploiter les minéraux essentiels, du lithium au cobalt. L'extraction, le traitement et le recyclage de ces matériaux sont « urgents », et le décret met l'Italie en conformité avec la nouvelle loi sur les matières premières critiques de l'Union européenne, a déclaré le ministre de l'Industrie, Adolfo Urso, lors d'une conférence de presse. « Nous manquons actuellement totalement d'extraction, alors que nous sommes en pole position en Europe en ce qui concerne le recyclage (des minéraux) » a ajouté le ministre de l'Energie, Gilberto Pichetto Fratin.

(Avec AFP)

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