Gaz : privée du marché européen, la Russie va augmenter ses livraisons à l'Ouzbékistan

En visite en Ouzbékistan, le président russe Vladimir Poutine a annoncé, ce lundi, une nette augmentation à venir des livraisons de gaz russe dans le pays. Il souhaite ainsi renforcer ses exportations et ancrer encore davantage ses partenariats avec son voisin du Sud-Est.
Le président russe Vladimir Poutine a annoncé une nette augmentation prochaine des livraisons de gaz russe en Ouzbékistan, lors d'une visite officielle.
Le président russe Vladimir Poutine a annoncé une nette augmentation prochaine des livraisons de gaz russe en Ouzbékistan, lors d'une visite officielle. (Crédits : SPUTNIK)

Moscou intensifie ses partenariats pour trouver des débouchés pour son gaz. Ce lundi, le président russe Vladimir Poutine a annoncé une nette augmentation prochaine des livraisons de gaz russe en Ouzbékistan, lors d'une visite officielle dans ce pays d'Asie centrale proche de Moscou, qui envisage d'y construire des centrales nucléaires de faible puissance.

« Des travaux sont en cours (...) pour augmenter les volumes de pompage de gaz vers l'Ouzbékistan à 11 milliards de mètres cube l'an prochain », a déclaré le dirigeant russe lors d'une rencontre avec son homologue ouzbek Chavkat Mirzioïev à Tachkent, la capitale de l'Ouzbékistan.

Lancées à l'automne 2023, les livraisons de gaz russe à l'Ouzbékistan transitant par le Kazakhstan via le gazoduc « Asie centrale-centre » mis en service à l'époque soviétique, doivent atteindre 3,8 milliards de m3 cette année (contre 1,28 milliard de m3 en 2023) et grimper à 11 milliards en 2026.

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La Russie en quête de clients pour son gaz

Une façon pour la Russie de redynamiser son secteur gazier, frappé par les sanctions occidentales en représailles à l'invasion de l'Ukraine, en réorientant une partie de ses exportations vers l'Asie centrale, à la demande énergétique croissante.

Et pour cause, plombé par la chute drastique de ses exportations de gaz vers l'Europe - un marché quasi-fermé depuis le début du conflit en février 2022 - et le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en septembre 2022, le géant de l'énergie russe, Gazprom, a vu ses bénéfices s'écrouler. Sur les neuf premiers mois de 2023, le bénéfice net du groupe a ainsi chuté de 44% par rapport à la même période en 2022, à 4,6 milliards d'euros. Et ce, alors qu'il avait déjà dégringolé de 41,4%, à 14,2 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année 2022

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Un effondrement des revenus qui l'ont obligé à réduire ses investissements de 20% en 2024 par rapport à 2023. « Le montant total du programme d'investissements de Gazprom pour 2024 s'élève à 1.573,6 milliards de roubles » (16,3 milliards d'euros), avait ainsi indiqué le groupe russe en novembre dernier.

Moscou veut installer des centrales nucléaires en Ouzbékistan

Autre sujet énergétique majeur entre Moscou et son partenaire centrasiatique ce lundi : la construction de centrales nucléaires.

Les deux pays ont réitéré leur volonté de construire des centrales nucléaires de faible puissance de technologie russe (avec l'entreprise Rosatom) en plus d'une centrale nucléaire classique, selon les deux présidences. Des discussions semblables sont en cours au Kirghizstan et Kazakhstan voisins.

La Russie face à la défiance de l'Europe

Depuis l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe en février 2022, Vladimir Poutine s'est régulièrement entretenu avec les dirigeants des cinq ex-républiques soviétiques d'Asie centrale, proches du Kremlin malgré leur neutralité diplomatique affichée dans le dossier ukrainien. La Russie reste, en effet, un acteur incontournable dans cette région et tente d'y ancrer encore davantage sa présence via d'importants projets énergétiques avec ses partenaires centrasiatiques, confrontés régulièrement à des déficits d'énergie malgré leurs immenses ressources gazières et pétrolières, revendues notamment en Chine et en Europe.

Moscou souhaite notamment s'assurer des débouchés vers ses voisins du Sud en réponse à un éventuel durcissement des sanctions européennes à venir. Les Vingt-Sept envisagent, en effet, de cibler le gaz russe dans le cadre d'un quatorzième paquet de sanctions, notamment le gaz naturel liquéfié (GNL), issu de l'usine de Yamal en plein cercle arctique russe et transporté par la mer jusqu'aux côtes européennes, selon une proposition provisoire de la Commission européenne.

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Commentaires 3
à écrit le 28/05/2024 à 6:23
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L’Asie centrale dialogue avec l’Europe et la Chine. La Russie tente de revenir dans la course via ces projets énergétiques dont on peine à discerner la plus value. Mais oui, c’est le cœur du sujet, la Russie est en difficulté dans maintenant l’ensemb...

le 28/05/2024 à 11:49
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"en difficulté " en attendant elle pèse de son influence en Géorgie , tente de déstabiliser les pays baltes , revendique l'archipel norvégien Svalbard et s'agite du coté de Kaliningrad .... rien de bien rassurant !!!

à écrit le 27/05/2024 à 22:24
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A). Les annonces russes valent moins que rien. Il faut attendre les accords et regarder leur contenu.Il est difficile de comprendre pourquoi faire un article sur une base si faible. B). L'Ouzbékistan est un producteur assez important du gaz naturel l...

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