En ce mardi 2 juillet, une dizaine d'opérateurs s'affairent dans l'usine de la startup Beem, à Saint-Herblain, en périphérie nantaise (Loire-Atlantique). C'est dans ce bâtiment de 3.000 mètres carrés que sont assemblés des panneaux solaires, prêts à branchés dont la commercialisation a débuté en 2021.

Ralph Feghali, PDG et l'un des cofondateurs, compare sa solution à « l'Apple de l'énergie » : une offre « accessible au grand public (à partir de 300 euros TTC) disponible en grande distribution (Leroy Merlin, Monsieur Bricolage, Carrefour...) dans près de 500 points de vente en Europe, dont plus de 300 en France ».

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« Le kit, c'est la porte d'entrée à tout un écosystème domestique (solaire en toiture, batterie, borne de recharge) piloté au sein d'une même application pour être en capacité de suivre sa production et sa consommation en temps réel. »

Interrogé sur le volume des expéditions, Ralph Feghali préfère rester discret. « Ce sont deux à six camions qui transitent chaque jour par le site », indique-t-il. Si l'entreprise fondée en 2019 ne tient pas non plus à communiquer son volume d'affaires, elle assure, en revanche, avoir multiplié par dix ses résultats en deux ans. Elle est également plus diserte lorsqu'il s'agit de parler de ses ambitions :

« Equiper 500.000 foyers au niveau mondial à horizon 2030 et réaliser 25% des ventes à l'international dans les deux prochaines années », projette l'entrepreneur nantais.

Présent dans 9 pays (Espagne, Portugal, Grèce, Roumanie...) via des partenaires de distribution, Beem (50 personnes) a franchi une étape en ouvrant cette année une filiale en Italie (5 personnes). Il faut dire que le pays offre un réel potentiel : 371.000 installations solaires en 2023, contre 205.800 un an auparavant.

« C'est un marché très pertinent pour plusieurs raisons : le taux d'ensoleillement, des prix de l'électricité élevés, un fort pouvoir d'achat et une certaine sensibilité à notre technologie », explique Ralph Feghali.

Le RN au pouvoir, « une très mauvaise nouvelle ! »

 Pour autant, Ralph Feghali est convaincu qu'il faut aider les entrepreneurs français à emprunter le chemin de la croissance. « Les dix premiers fabricants de panneaux solaires sont chinois. Ils ont investi de manière colossale dans cette filière, ce qui n'a pas été fait en Europe. Aujourd'hui, il faut lui donner les moyens de rattraper son retard, mais aussi de lutter à arme égale contre des productions étrangères. Car, in fine, ça ne marchera pas s'il n'y a pas de compétitivité sur les prix. » Et d'ajouter :

« Il faut un cadre réglementaire qui favorise le solaire et avoir une vision à long terme. Investir dans cette filière ne doit pas être une option face à l'enjeu climatique. Mais il faut un cap clair. »

Des propos qui ont un certain écho à cinq jours du second tour des législatives. Interrogé sur les conséquences d'une victoire du RN, le fondateur de Beem déclare : « Nous craignons un coup de frein. Ce serait une très mauvaise nouvelle ! », conclut-il.