« Consommer l'énergie produite chez soi, pour soi ». La formule fait de plus en plus d'adeptes y compris dans les entreprises. Pressés autant par la réglementation que par la volatilité des prix de l'énergie, beaucoup d'acteurs publics et privés optent désormais pour le photovoltaïque en autoconsommation. En clair, ils préfèrent utiliser eux-mêmes les électrons produits par leurs panneaux solaires plutôt que de louer leurs terrains ou leurs charpentes à des développeurs, moyennant redevance.

C'est le moment que choisit la jeune Société d'économie mixte Axe Seine Energies Renouvelables* (alias ASER) fondée par la ville de Paris et les métropoles de Rouen et du Havre pour dégainer une offre de tiers investissement censée stimuler le déploiement d'électricité verte le long de la vallée chère aux impressionnistes. Pour y parvenir, elle s'est assurée de la complicité de Sunopée : la marque du constructeur savoyard Leon Grosse spécialisée dans le photovoltaïque. « La singularité de cette proposition réside de la combinaison d'un acteur public qui se positionne comme un tiers de confiance et d'un acteur privé qui jouit d'une excellence expertise technique », vante Mathieu Dancre, directeur de l'ASER.

Concrètement, les deux sociétés se proposent de co-investir en propre dans des projets de solarisation de toitures, d'ombrières de parking ou de foncier inexploité, en lieu et place de leurs occupants. « L'électricité produite a vocation à être autoconsommée sur site avec ou sans revente du surplus », précisent-elles dans leur argumentaire commercial.

La promesse d'une rapidité d'exécution

Le but ? Lever les verrous financiers qui freinent la bascule vers les renouvelables. Et au passage, contribuer à l'atteinte des objectifs climatiques que s'est fixée l'Entente de l'axe Seine. « Cette offre clé en main relève d'une approche assez nouvelle s'agissant de l'autoconsommation. Elle s'adresse aux acteurs publics et privés qui ne souhaitent pas taper dans leurs fonds propres pour solariser leurs installations », détaille Mickaël Suchanek, directeur commercial de Sunopée. Dans la ligne de mire du duo : les industriels énergivores, les super et hypermarchés, mais aussi les grands opérateurs urbains publics : établissements hospitaliers, agences de l'eau, acteurs du transport, équipements municipaux...

Au dire des intéressés, plusieurs projets seraient « en phase de négociation » au Havre, à Rouen et dans l'Ouest francilien. C'est heureux car la SEM comme Sunopée promettent d'aller vite, très vite. Leur ambition annoncée en début de semaine lors du salon de l'Association des Maires d'Ile de France est d'investir dans 10 MWc « voire un peu plus » de centrales photovoltaïques d'ici la fin de l'année prochaine. Soit grosso modo l'équivalent de 10 hectares de surfaces à couvrir de panneaux solaires en l'espace d'un an et demi. Autant dire qu'il ne va pas falloir mollir. « S'il y a bien un sujet où on peut accélérer, c'est celui-ci, fait valoir Mathieu Dancre chez ASER. La première des démonstrations attendues de ce partenariat est celle de la capacité rapide d'exécution, temps de décision inclus ». Dont acte.

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*La SEM, qui est présidée par Nicolas Mayer Rossignol, président de la Métropole de Rouen, compte également parmi ses actionnaires la Banque des Territoires, la Métropole du Grand Paris et Energie Partagée (un mouvement citoyen à l'origine de la création d'un fonds d'investissement dans les renouvelables).