Le Dow Jones plonge à 10.000 points

Les places américaines ont fortement reculé ce jeudi alors que les chiffres hebdomadaires du chômage ravivent les inquiétudes sur l'emploi. Le Dow Jones a ainsi perdu plus de 2,5% et a franchi la barre des 10.000 points, sous laquelle il n'avait plus évolué depuis début novembre 2009.

Wall Street se dirige vers une quatrième semaine consécutive dans le rouge. Les indices new-yorkais ont terminé en très nette baisse ce jeudi, à la veille de la publication des statistiques officielles de l'emploi américain. Les investisseurs ont très mal accueilli les chiffres hebdomadaires d'inscriptions au chômage. Les économistes estiment que la première économie mondiale devrait avoir créé plus d'emplois qu'elle a a détruit en janvier, mais l'évolution pour les prochains mois reste très incertaine. Ces inquiétudes s'ajoutent ainsi au climat morose qui pèse sur les marchés depuis quelques semaines, notamment en raison des craintes grandissantes sur les dettes publiques.

A la clôture, le Dow Jones perd 2,61% à 10.002 points. L'indice phare de la Bourse de New York est passé sous la barre des 10.000 points, sous laquelle il n'a plus évolué depuis début novembre 2009, juste avant la clôture avant de légèrement remonter. Le Nasdaq recule de 2,99% à 2.125 points et le S&P 500 chute de 3,11% à 1.063 points.

Sur le front des statistiques, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage ont augmenté la semaine dernière, avec 480.000 dossiers déposés. Les économistes attendaient au contraire une baisse des inscriptions, misant sur 460.000. La moyenne mobile sur quatre semaines, considérée comme plus représentative d'une tendance, s'affiche elle aussi en hausse. Le nombre de chômeurs indemnisés est resté stable, à 4,6 millions.

Par ailleurs, les commandes à l'industrie ont augmenté de 1% en décembre, leur quatrième hausse consécutive. Les économistes anticipaient en moyenne une hausse de 0,5% de ces commandes. Une performance qui doit cependant être relativisée: la hausse du mois de novembre a en effet été révisée à +0,1% contre +0,6% annoncé initialement.

Du côté des valeurs, Cisco progresse de 0,39% à 23,16 dollars. C'est la seule valeur du Dow Jones dans le vert. L'équipementier en télécommunications a renoué avec les profits au titre de son deuxième trimestre, dégageant un bénéfice net de 1,9 milliard de dollars. Par action, cela représente 40 cents, soit 5 cents de mieux que les attentes. Surtout, le spécialiste de la visioconférence a enregistré la première hausse de son chiffre d'affaires depuis plus d'un an. Ses ventes ont ainsi progressé de 8% sur la période, à 9,8 milliards de dollars. Cette performance est également supérieure au consensus des marchés, qui tablaient sur 9,4 milliards.

Fortunes totalement opposées pour Visa et MasterCard, les deux spécialistes des cartes de paiement. Le premier limite la casse, perdant 0,56% à 83,05 dollars alors que le second plonge de 10,29% à 222,11 dollars. Visa a dépassé les attentes lors des trois derniers mois de 2009, avec 762 millions de dollars de profits. Le bénéfice par action (BPA) est ainsi ressorti 10 cents au-delà du consensus, à 1,02 dollar. Le groupe a notamment profité d'une hausse des volumes de transaction, voyant son chiffre d'affaires grimper de 11%, à 1,96 milliard de dollars. Et Visa s'attend à ce qu'il progresse encore de 11 à 15% cette année. En octobre, il n'espérait qu'un gain maximum de 11% de ses revenus en 2010.

En revanche, MasterCard a fortement déçu les marchés. Le numéro deux américain du secteur a certes enregistré une progression de 23% de son bénéfice net au quatrième trimestre. Mais les analystes attendaient mieux: ils tablaient sur un BPA de 2,46 dollars contre seulement 2,24 dollars engrangés par le groupe. Les revenus ont progressé de 6% sur la période, à 1,30 milliard de dollars. Un chiffre conforme aux attentes. Mais les dépenses ont progressé de 10% dans le même temps, une donnée qui inquiète les investisseurs.

Northrop Grumman cède 1,04% à 57,90 dollars. Le groupe américain de défense a livré des résultats trimestriels moins bon que prévu. Il est certes repassé dans le vert, engrangeant 413 millions de dollars de profits. Mais le bénéfice tiré des opérations poursuivies ne s'élève qu'à 1,19 dollar par action, là où les opérateurs misaient sur 1,27 dollar. Le chiffre d'affaires est également inférieur au consensus des marchés (8,93 milliards contre 9 milliards escomptés). En revanche, Northrop a livré des prévisions solides. Il table ainsi sur un BPA compris entre 5,70 et 5,95 dollars cette année. Le consensus s'élève pour l'instant à 5,58 dollars.

Kellogg recule de 5,04% à 52,41 dollars. Le groupe américain, spécialisé dans les céréales pour petit déjeuner, a vu ses profits se replier de 2% au quatrième trimestre, à 176 millions de dollars. Son chiffre d'affaires a baissé de 1%, à 2,9 milliards de dollars. Ces chiffres sont inférieurs au consensus. Le BPA ressort en effet à 47 cents, soit 3 cents de moins que les prévisions des analystes. Et le chiffre d'affaires était estimé à 2,95 milliards de dollars. Côté perspectives, Kellogg mise sur des profits allant de 3,51 à 3,57 dollars par titre en 2010. C'est également en deçà des attentes (3,64 dollars).

Au chapitre des recommandations, Credit Suisse est passé de "surperformer" à "neutre" sur Verizon (-1,92% à 28,63 dollars). L'intermédiaire ne pense plus que le premier opérateur américain en téléphonie mobile va être en mesure de commercialiser l'iPhone d'Apple d'ici à la mi-2010. Pour l'instant, le téléphone multifonctions vedette du groupe à la pomme est exclusivement distribué par AT&T (-2,15% à 25,03 dollars) aux Etats-Unis. Mais de nombreux analystes tablent sur la fin de cette exclusivité dans les prochains mois.

Enfin, les compagnies aériennes piquent du nez suite aux commentaires de JPMorgan, qui estime que leurs actions ont suffisamment progressé ces derniers temps. L'intermédiaire a abaissé son conseil sur trois compagnies américaines, dont la première mondiale Delta Air Lines. Le titre plonge de 7,73% à 11,46 dollars alors que JPMorgan est passé de "surpondérer" à "neutre" sur la valeur. Même cause, même conséquence pour Continental (-9% à 17,28 dollars) et Alaska Air (-3,79% à 32 dollars). Par leur sillage, United chute de 7,49% à 12,36 dollars et American abandonne 9% à 17,28 dollars.

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Commentaires 2
à écrit le 05/02/2010 à 4:51
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l'économie réel est elle encore importante ??? Cette crise n'a pas du tout fondamentalement changer les mentalités Au vue de la manière dont on a prétendument résolue la crise boursière, j'en doute...

à écrit le 04/02/2010 à 17:34
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1-2 = -1 Si le nombre de chômeurs augmente, comment voulez-vous que l'économie réelle s'améliore. Plus il y aura de sans emploi moins il y aura de consomation, et s'il y a moins de consomation plus il y aura de sans emploi...

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