InBev se lance à l'assaut d'Anheuser-Busch avec une offre de 46,3 milliards de dollars

Le brasseur belgo-brésilien InBev, producteur de la Stella Artois, propose à son rival américain Anheuser-Busch, connu pour sa fameuse Budweiser, de le racheter pour plus de 46 milliards de dollars (28 milliards d'euros), afin de créer le premier brasseur mondial.

Les grandes manoeuvres repartent de plus belle chez les brasseurs. Le groupe belgo-brésilien InBev (issue de la fusion en 2004 entre le belge Interbrew et le brésilien AmBev ) a annoncé mercredi soir après la clôture de Wall Street avoir fait une offre de rachat non sollicitée de 46,3 milliards de dollars (28 milliards d'euros) sur son concurrent américain Anheuser-Busch.

InBev propose 65 dollars en cash par titre Anheuser-Busch, premier brasseur américain avec une part de marché de 48,5%. Cette offre représente une prime de 11,4% par rapport au cours de clôture d'Anheuser mercredi sur le Nyse, à 58,35 dollars et de 35% de plus que le cours moyen du brasseur américain avant la récente spéculation déclenchée par les rumeurs de rachat.

InBev compte financer ce rachat avec au moins 40 milliards de dollars d'emprunts, ainsi qu'avec des cessions d'actifs. InBev a fait valoir qu'une telle fusion créerait "l'une des cinq plus grandes entreprises de produits de grande consommation au monde".

Visiblement désireux d'aplanir les difficultés, InBev a affirmé d'entrée qu'il ne fermerait aucun des sites de production d'Anheuser-Busch, qu'il s'efforcerait d'étendre le marché de la Budweiser dans le monde et qu'il implanterait son siège nord-américain à Saint-Louis, fief de sa cible. InBev propose même de nommer le nouveau groupe issu d'une fusion "en tenant compte de l'héritage d'Anheuser-Bush", groupe né en 1852.

Actuellement le marché mondial de la bière est dominé par trois rivaux d'une taille comparable: Inbev, connu pour ses marques Stella-Artois et Brahma, suivi du britannique SABMiller, et d'Anheuser-Bush, leader aux Etats-Unis avec 48,5% du marché. Le mariage d'Anheuser-Busch (14 milliards de dollars de chiffres d'affaires) et d'InBev (22 milliards) créerait un groupe au chiffre d'affaires de 36 milliards de dollars et de 460 millions d'hectolitres (hl) de ventes. Il laisserait loin derrière lui SABMiller, fort de 21 milliards de dollars de chiffre d'affaires et de 216 millions d'hl de ventes.

Très prudemment, Anheuser-Busch a simplement pris acte mercredi de cette "offre non-sollicitée" et a précisé qu'il allait "évaluer cette proposition soigneusement au vu de tous les critères, y compris son plan de développement stratégique à long terme". Selon la presse américaine, les dirigeants d'Anheuser-Busch, notamment le PDG August Busch, membre de la famille fondatrice, seraient hostiles à un tel rachat. Mais la famille Busch ne détient plus que 4% du capital du groupe, éparpillée auprès d'investisseurs, notamment le milliardaire Warren Buffett.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.