Pétrole cher : Raffarin propose un "plafond fiscal du baril", Gazprom prédit un baril à 250 dollars

L'ancien Premier ministre propose de neutraliser la fiscalité au-delà d'un certain seuil de prix pour le baril. Le patron de Gazprom voit le cours du baril atteindre prochainement 250 dollars. L'AIE table sur une modération provisoire de la demande mondiale de pétrole.

Face au pétrole cher, la course aux bonnes idées est lancée ! Ainsi, l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a-t-il proposé ce mardi la création d'un "plafond fiscal du baril". "Cela veut dire par exemple qu'au dessus des 100 dollars, on neutralise la fiscalité", a déclaré sur RTL le sénateur de la Vienne.

Il a souligné que cette idée "va dans le sens d'ailleurs des propositions de Nicolas Sarkozy sur la TVA" et a estimé que si cela "peut être au niveau européen, ça serait mieux". "Par exemple, pour six mois on fixe un plafond fiscal du baril" et au-delà, on neutralise l'aspect fiscal", a précisé le vice-président du conseil national de l'UMP.

Cette proposition intervient alors que les inquiétudes grandissent face à un marché pétrolier qui ne se calme pas. Le directeur général du géant russe de l'énergie, Gazprom, a déclaré mardi s'attendre à ce que les cours du pétrole brut grimpent à 250 dollars le baril. Alexeï Miller a jugé, lors d'une conférence de presse à Deauville, que les cours intégraient un élément de spéculation qui ne constitue pas néanmoins selon lui "une influence déterminante". Gazprom a par ailleurs indiqué compter devenir la première entreprise du monde d'ici sept ou huit ans et aussi "l'opérateur énergétique de référence en France" en ciblant les professionnels et les PME.

La demande mondiale de pétrole devrait cependant enregistrer cette année sa plus faible croissance depuis six ans, en raison notamment de la réduction des subventions dans plusieurs pays en développement, a déclaré mardi l'Agence internationale de l'énergie (AIE). La consommation mondiale d'or noir devrait augmenter de 800.000 barils par jour (bpj) sur l'année, une croissance inférieure de 230.000 bpj à la prévision antérieure, précise-t-elle dans son dernier rapport mensuel sur le marché pétrolier. Il s'agirait alors de la demande la plus faible depuis 2002.

La flambée des cours pétroliers a contraint ces dernières semaines plusieurs pays d'Asie à réduire leurs aides publiques pour le carburant. L'Inde, l'Indonésie, la Malaisie, le Sri Lanka et Taiwan ont tous révisé leurs prix administrés, ce qui devrait, selon l'AIE, réduire légèrement la croissance de la demande dans la région.

"La modération de la croissance de la demande pourrait n'être cependant que temporaire, la forte croissance économique restant l'élément moteur", estime l'AIE, ajoutant que les perspectives de réduction des aides en Chine et au Moyen-Orient restaient éloignées. L'AIE, qui conseille vingt-sept pays industrialisés, a parallèlement revu à la baisse sa prévision de croissance de l'offre des pays hors-Opep, à 460.000 bpj contre 680.000 auparavant. Elle a relevé de 300.000 bpj sa prévision 2008 de demande de pétrole de l'Opep, la portant à 31,6 millions de bpj.

Les cours du brut léger américain reculaient légèrement, sous 134 dollars le baril, ce mardi matin, après avoir atteint vendredi un record à 139,12 dollars.

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