Rien n'y fait. Alors que Wen Jiabao, le Premier ministre chinois, appelle régulièrement à des mesures "efficaces" pour "maîtriser la croissance excessive" du pays, l'économie reste en effervescence. En avril, la production industrielle a progressé de 17,4% en glissement annuel et de 18% sur les quatre premiers mois de l'année, selon le Bureau national des statistiques (BNS). Pour mémoire, en 2006, année au cours de laquelle le gouvernement a tenté de prendre des mesures facilitant l'atterrissage en douceur de l'économie, la production industrielle avait augmenté de 12,5%.

A plusieurs reprises, la banque centrale de Chine a ordonné aux banques commerciales du pays de relever leur ratio de réserves obligatoires dans le but de ralentir la croissance du crédit et freiner l'envolée de la croissance économique.

La production industrielle a de nouveau été portée par les exportations, celles des entreprises industrielles ayant progressé de 19,5% à 571,6 milliards de yuans (55 milliards d'euros), à un rythme cependant moins rapide qu'au premier trimestre (23,7%).

Dans le secteur de l'acier, les mesures du gouvernement pour ralentir les exportations, avec la suppression de rabais sur des taxes à l'exportation pour 83 produits sidérurgiques, semblent commencer à porter leurs fruits. La croissance des exportations d'acier brut a été de 16,5% en avril sur un an, contre 22,3% au premier trimestre.

Pour les économistes, cette expansion n'est pas près de s'arrêter. "Le chiffre d'avril est le rythme normal. Au premier trimestre, les exportations ont été inhabituellement élevées car des livraisons ont été avancées en raison de la suppression à venir des rabais de taxes à l'exportation", explique Sun Mingchun, chez Lehman Brothers à Hong Kong.

Cette vigueur s'accompagne de tensions inflationnistes. Toujours selon le BNS, l'indice des prix à la consommation a progressé de 3% sur un an en avril, atteignant la limite supérieure fixée par le gouvernement.

Au regard de ces performances, la Chine se place désormais au quatrième rang mondial en terme de PIB. Un rang qui pourrait lui permettre de devenir rapidement membre de l'OCDE.