La Russie obtient l'accord de l'UE pour son entrée à l'OMC

"C'est la fin d'un marathon de six ans entre Moscou et Bruxelles sur l'entrée de la Russie dans la plus importante organisation internationale de commerce." Guerman Gref, le ministre russe du Développement économique, savoure ce moment tant attendu. La Russie a obtenu l'accord de l'Union européenne à son entrée dans l'OMC (Organisation mondiale du commerce). Pour intégrer l'organisation, chaque pays candidat doit en effet recevoir l'accord écrit de chacun de ses membres. Comme pour la Chine il y a quelques années, cette approbation européenne devrait faciliter les futures négociations avec les Etats-Unis, auxquelles il faut ajouter celles en cours avec la Chine.Les discussions, entamées il y a plus de six ans, ne concernaient plus que quatre principaux points d'achoppement, contre environ 160 au début des négociations. A leur tête, les faibles tarifs gaziers appliqués par les Russes à l'intérieur de leur territoire, tarifs vus par Bruxelles comme des subventions déguisées. Les autres problèmes concernaient notamment les tarifs douaniers en matière d'aéronautique, d'automobile ou de spiritueux, ainsi que le secteur des télécommunications. L'accord devrait ravir les nombreux investisseurs étrangers prêts à venir profiter des richesses naturelles, notamment en gaz, de la Russie. Mais cette dernière n'a pas hésité à rappeler que la mise en place des lois réclamées par L'UE pourrait s'étaler sur des années.En échange de l'approbation des 25 - c'était d'ailleurs la première réunion de la Commission depuis l'intégration de ses dix nouveaux membres -, Vladimir Poutine semble avoir utilisé le Protocole de Kyoto comme arme de négociation. Ce protocole vise à limiter les émissions de gaz à effet de serre, considérées comme étant responsables du réchauffement climatique mondial. Sa mise en place requiert pourtant la ratification de la Russie: les signataires doivent au moins représenter les pays responsables de 55% des émissions de gaz dans le monde. Or, cela n'est plus le cas depuis le retrait américain en 2001.La ratification du Protocole de Kyoto n'est pourtant pas assurée: cette prérogative est du pouvoir du Parlement, et non du président, comme l'a judicieusement rappelé Vladimir Poutine. Celui-ci a d'ailleurs émis "quelques inquiétudes" à ce sujet: certains économistes et scientifiques russes assurent que le réchauffement serait bénéfique à l'économie nationale.
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