Le décompte est semble-t-il plus difficile que prévu. Une semaine après la clôture de l'offre d'Alcan sur Pechiney, les résultats provisoires ne sont toujours pas connus, apparemment en raison des difficultés à établir un premier bilan fiable. "Des éléments du résultat provisoire devaient être en principe connus dès le 1er décembre au soir. Toutefois, mardi encore, le dispositif bancaire butait sur la comptabilisation des stock-options des cadres. On calcule actuellement le résultat de l'OPA à la quatrième décimale après la virgule", a indiqué à Reuters une source industrielle.Rien de bien grave visiblement, sauf que ce type de contretemps alimente traditionnellement la spéculation. Et Alcan n'y échappe pas. Ainsi, des sources proches de l'opération jointes par l'agence de presse rapportent que le Canadien n'aurait pas obtenu les 95% du capital de Pechiney espérés. Or, il est impératif qu'il atteigne ce seuil s'il veut - comme il l'a affirmé - retirer Pechiney de la cote et procéder à la complète fusion des deux groupes, laquelle doit permettre, selon Alcan, de dégager des synergies de 400 millions d'euros.Selon Le Monde daté du 3 décembre, Alcan serait même très loin du compte. Il "détiendrait autour de 66% du capital", écrit le journal, expliquant que le montage complexe "a donné le sentiment à de nombreux petits actionnaires que cette opération se jouait entre spécialistes, en dehors d'eux". Le chiffre est néanmoins contesté chez Alcan où un porte-parole a déclaré qu'il n'avait "aucune crédibilité".En tout cas, Alcan n'aura pas eu la tâche facile depuis le début de l'opération. Les dirigeants de Pechiney sont longtemps restés opposés au projet pour des questions de valorisation. Du coup, Alcan a dû en améliorer les conditions pour emporter leur adhésion. Au final, il a proposé 47,50 euros par titres plus le versement d'un bonus de 1 euro en cas d'obtention de plus de 95% des titres de sa cible.Toutefois rien n'est encore perdu. Si les chiffres de l'AMF (Autorité des marchés financiers) attendus mardi soir montrent qu'Alcan n'a pas franchi ce seuil déterminant, il lui restera une seconde chance. Il aura en effet la possibilité de prolonger son offre de 10 jours de Bourse pour tenter de convaincre quelques actionnaires supplémentaires.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:03

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