Les investisseurs veulent croire en GSK

Le second trimestre aura décidément été plutôt bon pour les laboratoires européens. Après Novartis et Roche, GlaxoSmithKline (GSK), le premier groupe pharmaceutique du Vieux continent, a vu son bénéfice net progresser au deuxième trimestre de 8% à 1,3 milliard de livres (931 millions d'euros environ). Réparti par action, le bénéfice atteint 22,8 pence, soit une progression annuelle de 15,7%. Belle performance? On pourrait être d'autant plus tenté de le croire que le groupe a relevé ses prévisions, estimant que le bénéfice par action pourrait connaître en 2003 "une croissance à un chiffre proche de 10%, ou mieux". La nouveauté résidant dans le "ou mieux". Deux petits mots qui ont beaucoup satisfaits les observateurs qui y voient un relèvement des prévisions du groupe. Et, en clôture, l'action à Londres progressait de 3,74% à 1212 pence. Avant la présentation des résultats, l'action était quasi-stable.Il semble pourtant que les problèmes ne manquent pas chez GSK. D'abord, comme le note une analyste anglais interrogé par Bloomberg, cette croissance de la rentabilité ne s'explique que par la politique de réduction de coûts de la direction. Ce "ou mieux" pourrait donc ne pas être si fondamental qu'il n'y paraît. Car, les produits Glaxo continuent à se vendre bien mal. Et les relais de croissance manquent. Pour preuve, le chiffre d'affaires de GSK ne progresse pas; en livres, il a même reculé de 1% sur un an au cours du trimestre. Hors effets de change, la croissance des ventes n'est que de 3%. Un chiffre dérisoire au regard de ceux présentés par Novartis (10%) ou Roche (17%). Ce différentiel signifie évidemment que GSK perd des parts de marché devant ses concurrents. La raison en est simple, les médicaments de GSK sont vieillis et leurs licences sont menacées. Le cas de l'Augmentin est symptomatique. Cet anti-allergique a perdu 300 millions de livres de ventes en trois mois. Et les prévisions de la direction reposent sur l'absence de mise sur le marché de génériques pour l'antidépresseur Paxil. Mais si elle n'intervient pas immédiatement, cette mise sur le marché n'en est pas moins inéluctable. Et en l'absence d'un vrai pipe-line, la rentabilité du groupe sera inévitablement touchée. Et ce, malgré le succès de l'anti-asthmatique Seretide, dont les ventes ont progressé de 39% au premier semestre.De plus, la direction ne semble pas avoir encore reçu le message des actionnaires qui, pour la première fois en Europe, avaient en Assemblée générale, repousser les propositions de rémunérations et de "golden parachute" des dirigeants. Interrogé sur le sujet, le directeur général de GSK, Jean-Pierre Garnier, a indiqué qu'aucune décision n'avait encore été prise sur le sujet. Enfin, on ne fera ici qu'évoquer l'importance du problème du déficit du fonds de pension du groupe qui ne manquera pas de grever rapidement sa rentabilité.
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