La confiance des consommateurs américains s'effrite: l'indice final de l'Université du Michigan pour le mois de septembre s'est établi à 86,1, légèrement revu à la baisse par rapport à une première estimation de 86,2. Les économistes s'attendaient à un tel recul, qu'ils prévoyaient d'ailleurs un peu plus important, tablant, selon Reuters, sur un chiffre de 85,9.La baisse de la confiance en un mois est sensible, puisque l'indice du Michigan s'était établi à 87,6 en août. Elle s'explique facilement: la tourmente des marchés financiers, la médiocre situation de l'emploi, l'anniversaire des attentats du 11 septembre et la tension autour de l'Irak sont autant d'éléments qui ont contribué à saper le moral des Américains.En septembre, la perception de leur situation actuelle par ces derniers a fortement chuté, passant à 95,8 contre 98,5 en août. Les attentes des consommateurs ont mieux résisté, reculant de 80,6 à 79,9.Bien sûr, le degré de confiance - ou de non confiance - exprimé par les Américains n'est pas forcément la même chose que leur comportement réel. Ainsi, jusqu'ici, leur consommation s'est maintenue à un niveau convenable. En août, par exemple, les ventes de détail ont augmenté de 0,8% par rapport à juillet, surprenant positivement les économistes, qui prévoyaient +0,5% seulement. Une performance soutenue notamment par les ventes d'automobiles.Reste que cette érosion de la confiance ne permet guère d'espérer voir la consommation soutenir l'activité dans les mois à venir. Or, l'économie américaine demeure sur le fil du rasoir. Selon les chiffres publiés aujourd'hui par le département du Commerce, le produit intérieur brut (PIB) américain a finalement progressé au deuxième trimestre de l'année de 1,3% en rythme annuel, contre 1,1% estimé jusqu'ici.L'administration américaine a en effet révisé en hausse ce chiffre, désormais définitif, par rapport à sa deuxième estimation du 29 août dernier. Dans leur ensemble, les économistes s'attendaient à une révision en hausse de 0,1% seulement, à 1,2%, selon le consensus Reuters. Réelle, cette légère amélioration ne change rien, bien sûr, au fait que l'économie américaine a brutalement ralenti d'un trimestre sur l'autre: pendant les trois premiers mois de l'année, la croissance de l'économie avait atteint 5% en rythme annuel. Au cours du deuxième trimestre, l'activité économique a été fortement handicapée par la chute de 2,4% de l'investissement des entreprises. A noter toutefois que les investissements informatiques ont progressé sur un rythme de 3,3% (contre 3,1% prévus jusqu'ici). Les exportations ont également été soutenues, avec une hausse de 14,3% en rythme annuel (contre 12,3% prévus), ce qui résulte sans doute de la dépréciation récente du dollar. La consommation des ménages a continué à tirer l'activité, mais avec une croissance de 1,8%, bien faible malgré tout.Pour modeste qu'elle soit, cette révision en hausse de la croissance américaine au deuxième trimestre pourrait annoncer une meilleure performance pour le trimestre en cours. Les derniers éléments disponibles laissent en effet espérer un redressement des investissements des entreprises. Les chiffres des commandes de biens durables, publiés hier, ont en effet témoigné d'une bonne résistance. Alors qu'ils étaient attendus en baisse sensible de 2,9% au mois d'août, ils n'ont en fait reculé que de 0,6% (après avoir augmenté de 8,6% en juillet). Surtout, les commandes de biens d'équipement hors défense, qui reflètent les investissements des entreprises, ont connu une progression de 5,9% le mois dernier. Un signe positif pour l'investissement au troisième trimestre.Une reprise de l'investissement serait d'autant mieux accueillie que, le moral des consommateurs n'étant pas au beau fixe, c'est bien du comportement des entreprises que pourrait finalement dépendre l'activité économique américaine au troisième trimestre.

latribune.fr

20 Oct 2008, 6:04

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