L'abandon de Blu interrompt les enchères UMTS en Italie

Entamées jeudi après-midi, les enchères pour les licences UMTS italiennes se sont brutalement interrompues lundi matin après l'abandon de Blu. Le quatrième opérateur italien de téléphonie mobile dont les principaux actionnaires sont le groupe Autostrade (32% du capital) et British Telecom (20%) a annoncé ce à participer à la suite de la procédure d'attribution des cinq licences UMTS mises sur le marché par le gouvernement dans la Péninsule. Vendredi après midi, après le dixième tour d'enchères, les dirigeants de Blu avaient demandé la suspension du processus pour le week-end. Dimanche, le conseil d'administration de l'opérateur s'était de nouveau réuni pour décider de la démarche à suivre. A la reprise des enchères ce matin pour leur onzième tour, Blu avait eu recours à la clause du règlement lui permettant de ne pas enchérir pendant trois tours successifs sans être définitivement éliminé du concours. Un seul lui a donc suffi pour jeter l'éponge.Blu, avant même le début des enchères, était en proie à des dissensions entre ses actionnaires, en désaccord sur le financement de la stratégie dans la téléphonie mobile de troisième génération et sur la recomposition du capitalBritish Telecom dit "regretter" la décision de Blu. L'opérateur britannique "était prêt à soutenir l'offre de Blu pour un montant supérieur à celui auquel il s'est retiré" des enchères, assure le britannique dans un communiqué. Des actionnaires représentant 52% du capital, dont BT, BNL, Mediaset, Italgas et Distaom, souhaitaient continuer les enchères, mais cela a été bloqué par Sitech (qui porte la participation d'Autostrade), Edizione Holding et Palatinus, ajoute-t-il, rappelant qu'une majorité de 80% est nécessaire pour donner le feu vert à une action. Selon certaines informations, BT refusait de supporter l'essentiel des investissements dans l'UMTS (licence et construction du réseau), qui aurait pu l'amener, à terme, à porter sa participation au-delà de 51% du capital. Après l'abandon de Blu, un comité inter-ministériel devait se réunir en fin d'après-midi pour examiner ses conséquences. Le gouvernement italien devait trancher entre deux solutions : céder les cinq licences de téléphonie mobile de nouvelle génération mises initialement sur le marché pour des sommes biens inférieures à celles espérées, puisqu'il ne reste que cinq candidats en lice ; ou annuler la procédure en cours et la relancer en réduisant le nombre des licences à quatre, afin de favoriser l'enchérissement.A l'issue du onzième tour, le prix moyen offert pour les licences ne dépassait pas 2,43 milliards d'euros. Avant le début de la procédure, les analystes estimaient que l'Etat pourrait encaisser 4 milliards d'euros par licence.En dehors de Blu, les candidats sont les opérateurs TIM, filiale de Telecom Italia, Omnitel, contrôlé par Vodafone et Bell Atlantic, Wind, société commune à Enel et France Télécom, destinée à fusionner avec l'opérateur fixe Infostrada, ainsi que les consortiums Andala (réunissant notamment le fournisseur d'accès à Internet Tiscali et le conglomérat hongkongais Hutschison Whampoa) et Ipse 2000 (qui inclut Telefonica, Sonera et Banca di Roma).Sans attendre la décision de Rome sur la suite de la procédure, les investisseurs ont salué, en bourse, les événements de lundi : à Milan, TIM a progressé de 4,65% à 9,96 euros, Telecom Italia de 1,57% à 12,59 euros et Tiscali a bondi de 10,2% à 39,45 euros. En revanche, Autostrade a chuté de 3,4% à 6,93 euros. A Paris, France Télécom a gagné 5% pour terminer à 113 euros tandis qu'à Londres, BT perdait 1,12 à 707 pence. A Francfort, enfin, Deutsche Telekom, qui a choisi de ne pas participer aux enchères italiennes, progressait de 4,96% en fin de journée à 40,20 euros.
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