L'économie russe déjà pénalisée par la crise ukrainienne

Par latribune.fr  |   |  363  mots
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Le ministre de l'Economie russe et le patron de Sberbank, la plus grande banque du pays, s'alarment des effets d'une fuite massive de capitaux, conséquence notamment des tensions avec les Occidentaux à cause de la crise ukrainienne.

Les sanctions contre la Russie - ou leur menace - seront-elles vraiment efficaces? L'économie russe, en tout cas, souffrirait déjà de la crise en Ukraine. Au mois de février, le PIB a crû de 0,3% sur un an, soit un peu plus que les 0,1% de croissance enregistrés le mois précédent, selon le ministre de l'Economie Andreï Klepach. 

Fuite de capitaux

Ce dernier a indiqué lundi soir s'attendre à une stagnation au premier trimestre, remettant en cause la prévision de 2,5% pour l'année après 1,3% en 2013 (un niveau déjà inférieur aux attentes du marché). Sur les causes d'un possible ralentissement, Andreï Klepach s'est montré évasif, l'attribuant partiellement à des causes conjoncturelles. 

Il a par ailleurs signalé une fuite de capitaux. Entre 65 et 70 milliards de dollars sont sortis de la Russie au cours des trois premiers mois de l'année, à comparer avec les 63 milliards qui ont quitté le pays l'an dernier, comme le rapporte le Financial Times. Là encore, le ministre russe s'est bien gardé d'attribuer cette fuite aux sanctions ou menaces de sanctions prévues par les Occidentaux pour empêcher Vladimir Poutine de prendre la main sur la Crimée. 

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La confiance des investisseurs entamée

Il a toutefois reconnu que les tensions Est-Ouest entamaient la confiance des investisseurs:  

 "Jusqu'à présent, les sanctions ne revêtent pas de caractère économique significatif, mais la détérioration des relations [avec les partenaires commerciaux de la Russie] est un facteur négatif pour la croissance économique et a un impact sur la fuite de capitaux". 

 A ce propos, German Gref, le patron de Sberbank, le plus important établissement bancaire du pays, s'est alarmé mardi. Il estime que si cette sortie de capitaux s'élève à 100 milliards de dollars, cela risquait de limiter la croissance. Or, certains analystes, notamment chez Goldman Sachs, prévoient que ce seuil sera largement dépassé, avec une fuite de capitaux équivalente à 130 milliards de dollars, soit le double de l'an passé. 

"La situation actuelle a un impact négatif sur l'économie mondiale, à la fois en Russie et en Europe", a pointé le patron de la banque.