Paris et Berlin veulent relancer l'investissement en Europe malgré les divergences

Par latribune.fr  |   |  417  mots
De gauche à droite, Sigmar Gabriel, Wolfgang Schauble, Michel Sapin, et Emmanuel Macron.
Les ministres français et allemands des Finances se disent prêts à signer d'ici à décembre un document pour relancer l'investissement en Europe. Il reste à définir les modalités alors que des divergences persistent toujours.

L'Allemagne et la France sont sur la voie d'un accord pour stimuler les investissements au niveau européen, ont annoncé lundi les ministres des Finances des deux pays. Les deux ministres n'ont pas pour autant précisé les pistes qui seront privilégiées, notamment quant à la nécessité d'investissements publics.

Un document commun sera néanmoins présenté d'ici décembre, a déclaré le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble, lors d'une conférence de presse à Berlin avec son homologue Michel Sapin, le ministre de l'Economie français, Emmanuel Macron et celui d'outre-rhin Sigmar Gabriel. Un conseil franco-allemand est prévu le 1er décembre prochain.

"Nous allons travailler d'arrache-pied à la préparation des rencontres qui auront lieu au cours des semaines et des mois qui viennent", a précisé Wolfgang Schaüble.

"Il y a un certain nombre de points qu'il convient de régler, il y a un certain nombre de défis, de difficultés, mais également d'opportunités pour toute l'Europe", a-t-il ajouté.

"Pas de croissance à crédit"

Ce week-end encore, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a jugé "légitime" la critique sur la faiblesse de l'investissement dans son pays, dans un entretien publié dimanche dans l'hebdomadaire Welt am Sonntag, mais réaffirmé sa répugnance à financer des investissements par de la dette publique.

"Nous devons investir plus et améliorer notre compétivité", a déclaré le ministre conservateur. "Mais nous ne voulons pas de croissance à crédit", a-t-il poursuivi, excluant de dévier de son objectif d'un budget fédéral à l'équilibre l'an prochain et  soulignant ainsi que Berlin ne contractera pas de nouvelles dettes.

Pour Sapin, pas d'échappatoire pour la France

Michel Sapin a précisé que Paris et Berlin comptaient proposer des pistes communes sur l'investissement à leurs partenaires européens, dans un esprit de coopération et de concorde, mais a démenti tout "pacte" franco-allemand pour que la France puisse échapper à d'éventuelles sanctions européennes en raison de son dérapage budgétaire.

"Nous souhaitons que cet investissement soit plus puissant au niveau européen", a-t-il dit.

"Nous devons agir ensemble, non pas pour que l'un dise à l'autre ce qu'il a à faire (...), mais pour que chacun puisse décrire les préoccupations de chaque pays et les modalités de mise en oeuvre du soutien à l'investissement", a-t-il expliqué.

Emmanuel Macron a estimé que la faiblesse de la croissance en France nécessitait une action concertée très forte.