Circulation alternée : le gouvernement demande de la souplesse aux entreprises

Par Fabien Piliu  |   |  639  mots
Paris et la petite couronne sont concernées par la circulation alternée
Le ministre de l'Ecologie Philippe Martin a appelé dimanche les employeurs "à faire preuve de souplesse" en cas d'éventuels retards des salariés, liés à la mise en place de la circulation alternée lundi matin. Seuls les véhicules portant des plaques impaires pourront rouler lundi. Quelque 700 policiers seront répartis lundi sur une soixantaine de sites pour contrôler les véhicules circulant à Paris et dans les communes limitrophes et s'assurer que les règles de circulation alternée sont bien respectées.

Philippe Martin, le ministre de l'Ecologie a appelé dimanche les employeurs " à faire preuve de souplesse " en cas d'éventuels retards des salariés, liés à la mise en place décidée par le gouvernement de la circulation alternée lundi matin.

"J'appelle les employeurs publics et privés à faire preuve de souplesse par rapport à l'arrivée de leurs employés qui pourrait être un peu plus tardive que prévue ", a déclaré le ministre sur Europe 1.

Déjà, en 1997

Mais " mettre un terme à ce pic de pollution, c'est mettre en place la circulation alternée ", a affirmé le ministre, soulignant que lors de l'unique expérience de circulation alternée, en 1997, la mesure avait " donné des résultats ".

" C'est l'exposition (à la pollution, ndlr) dans la durée qui est la plus problématique pour la santé publique. Qu'est-ce qu'on dirait dans quelques semaines, quelques mois, si n'ayant pas pris cette décision, nous avions des problèmes de santé publique ? ", a interrogé le ministre.

Il s'est défendu d'une "désorganisation" du gouvernement depuis le début de cet épisode de pollution. "Nous prenons des décisions graduées", a-t-il dit, mettant en avant des mesures de limitation de vitesse, de réduction d'activité industrielle et agricole.

Il a répété que malgré une amélioration dimanche, "il y a un risque d'un nouvel épisode de pollution" à partir de dimanche soir.

C'est samedi que le gouvernement a décidé de mettre en place la circulation alternée à Paris et sa petite couronne, à l'issue d'une cinquième journée de pic de pollution samedi.

Des efforts pour les Franciliens

La circulation alternée, qui prévoit d'alterner les véhicules entre plaques paires et impaires selon les jours, a été testée une seule fois en 1997. Elle n'avait pas " laissé un bon souvenir " avait déclaré samedi matin Philippe Martin avant d'en démontrer les avantages dans la soirée, sur TF1.

" La santé publique nécessite un effort (...) les Franciliens vont parfaitement comprendre que c'est la mesure qui permettra de mettre un terme à ce pic de pollution ", a-t-il alors plaidé.

Dans son communiqué, Jean-Marc Ayrault se dit " conscient des difficultés que cette mesure risque d'entraîner dans la vie quotidienne des franciliens ". " Mais, cette mesure supplémentaire est nécessaire ", ajoute le Premier ministre qui " fait confiance à l'esprit de responsabilité et de civisme de chacune et de chacun ".

Les véhicules portant des plaques impaires pourront rouler lundi

Dans la pratique, lundi à partir de 05h30, seuls les véhicules, y compris les deux roues immatriculés, portant une plaque impaire pourront circuler. Toutefois, les véhicules électriques ou hybrides seront autorisés, quel que soit leur numéro d'immatriculation, de même que les voitures avec au moins trois personnes à bord. Tous les poids lourds seront interdits à l'exception des véhicules d'urgences et des camions frigorifiques. M. Martin a ajouté dans la soirée à cette liste des exceptions, les voitures auto-écoles et les taxis. L'amende en cas d'infraction s'élèvera à 22 euros.

Les transports en commun continueront à être gratuits, comme l'a annoncé le président du Stif (transports franciliens), Jean-Paul Huchon, jusqu'à ce que la circulation alternée soit levée.

L'association 40 millions de consommateurs a jugé la circulation alternée " inapplicable ", " stupide " et " électoraliste " dans ces départements très fréquentés. " Qui va contrôler la circulation ? Comment ? ", s'est interrogé son président Pierre Chasseray.

Environ 700 policiers seront mobilisés

La réponse n'a pas tardé à venir. Quelque 700 policiers seront répartis lundi sur une soixantaine de sites pour contrôler les véhicules circulant à Paris et dans les communes limitrophes et s'assurer que les règles de circulation alternée sont bien respectées., a indiqué dimanche à la presse le directeur de l'ordre public et de la circulation, Alain Gibelin