Hollande attaque les déclarations de Sarkozy sur l'Espagne

Par latribune.fr  |   |  441  mots
François Hollande face à la presse. Copyright Reuters
François Hollande, candidat PS à la présidentielle, a fustigé samedi à Trappes, en région parisienne, Nicolas Sarkozy qui avait évoqué jeudi les risques d'une gestion socialiste de la France en prédisant une situation comparable à celle de l'Espagne.

 "C'est le candidat sortant qui fait des comparaisons avec des pays étrangers en laissant penser que si nous arrivions aux responsabilités du pays, la France serait l'Espagne",  a déclaré François Hollande, candidat PS à la présidentielle,  à la presse, en arrivant à Trappes dans la région parisienne.

"J'ai vu que le gouvernement espagnol réagissait comme si c'était un chiffon rouge qui était agité. Bel exemple de solidarité européenne qu'a donné une nouvelle fois le candidat sortant!", s'est exclamé François Hollande.

"Au nom de quelle gestion vient-il donner quelque leçon que ce soit? C'est lui qui a augmenté la dette de 600 millions d'euros, qui a creusé les déficits qui laissent un pays perclus de déséquilibres multiples: déséquilibre de la balance commerciale --70 milliards d'euros, de découverts de l'Unedic 15 milliards d'euros, déficit de la Sécurité sociale, de l'Assurance maladie, 10 milliards d'euros--, et il viendrait, là, dire un risque pour le pays s'il y avait l'alternance?", a demandé le député de Corrèze. "Le risque, ce serait de poursuivre la même politique", a-t-il ajouté.

Du respect pour l'Espagne

"Quand il y a une augmentation de 30% de la dette publique, la meilleure attitude pour celui qui en a été le responsable, ce serait de se taire", a affirmé François Hollande. "Je ne vais pas me mêler des affaires entre la France et l'Espagne, mais enfin c'est une mauvaise manière! Ca ne se fait pas quand on est chef de l'Etat. Moi, comme candidat, j'ai du respect. Je ne vais pas dire que Nicolas Sarkozy a mis le pays dans la même situation que certains de nos voisins", a-t-il poursuivi. "Qui a perdu le triple A? C'est la France avec Nicolas Sarkozy à sa tête", a-t-il ajouté.

Jeudi, en présentant son programme, le président candidat UMP avait évoqué la situation de l'Espagne, "ce grand pays" qui est "aujourd'hui "emporté dans une crise de confiance", pour justifier l'objectif "absolument impératif" du retour à l'équilibre des finances publiques en 2016. Il avait demandé aux électeurs français de lui faire de nouveau confiance pour les cinq prochaines années, s'ils voulaient éviter les terribles crises de la dette que subissent l'Espagne et la Grèce - dirigées toutes deux jusqu'à récemment par des gouvernements socialistes.

Le ministre espagnol de l'Economie, Luis de Guindos, avait répliqué le lendemain, en estimant que le parallèle établi par le président français entre les politiques économiques de l'Espagne et de la Grèce était "un non-sens", et qu'il s'agissait de propos de campagne électorale.