L'activité économique française repart au plus fort depuis un an, portée par les services

L'activité économique en France est repassée en territoire positif en avril, selon l'enquête mensuelle PMI publiée ce lundi par S&P Global. Il s'agit d'une première depuis près d'un an, sur fond de rebond des services. Un constat qui se voit également au niveau européen.
L'activité dans le secteur des services en France est repassée en territoire positif en avril.
L'activité dans le secteur des services en France est repassée en territoire positif en avril. (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)

Voilà une bonne nouvelle pour l'Hexagone. Alors que le produit intérieur brut (PIB) de la France a progressé de 0,2% au premier trimestre de 2024, l'activité économique reprend des couleurs au mois d'avril. L'indice PMI composite définitif de S&P Global, qui combine les données des secteurs des services et de l'industrie manufacturière, s'affiche à 50,5 en avril contre 48,3 le mois précédent et une première estimation à 49,9 pour le mois d'avril. Or, la barre des 50 sépare croissance et contraction de l'activité.

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L'économie française a donc renoué avec la croissance en avril, selon l'agence, en grande partie due aux services.

L'activité dans le secteur des services en France est, en effet, repassée en territoire positif en avril, une première depuis près d'un an, sur fond d'amélioration de la demande. L'indice HCOB/S&P Global des services auprès des directeurs d'achat, dans sa version définitive, s'est établi à 51,3, contre 48,3 en mars. Il avait été initialement estimé pour le mois d'avril à 50,5. Le sous-indice de l'emploi dans le secteur des services est passé à 53,2 contre 51,5 le mois précédent, signe d'un optimisme soutenu quant à l'avenir.

« L'amélioration des conditions de financement, notamment la baisse des coûts d'emprunt et la demande plus forte des clients, sont les principales raisons évoquées pour expliquer une meilleure activité économique dans le secteur des services », détaille Norman Liebke, économiste chez Hamburg Commercial Bank.

Une reprise qui concerne toute la zone euro

Cette reprise de l'activité économique est d'ailleurs aussi constatée au niveau européen. L'indice PMI composite définitif de la zone euro a avancé à 51,7 en avril après 50,3 en mars. C'est le niveau le plus élevé depuis mai 2023 et également le deuxième mois consécutif où il est au-dessus de la barre des 50.

Là encore, ce sont les services qui ont tiré l'activité vers le haut. Pour le seul indice PMI des services, il est passé de 51,5 en mars à 53,3 en avril, son plus haut niveau depuis mai 2023. « Les prestataires de services ont accru leur activité pour le troisième mois consécutif, mettant fin au manque de dynamisme observé au second semestre de l'année dernière », constate Cyrus de la Rubia, chef économiste chez Hamburg Commercial Bank. Même les pays les plus fragilisés ont connu une reprise des services, à l'image de l'Allemagne.  L'activité de ses entreprises dans le secteur des services s'est accélérée au début du deuxième trimestre puisque l'indice définitif du secteur des services de S&P Global/HCOB s'est établi à 53,2 en avril, contre 50,1 en mars.

De plus, l'optimisme général pour l'année à venir est resté soutenu dans la zone euro avec un indice composite de la production future proche du niveau de mars (61,6), qui était le seuil le plus haut depuis février 2022. Cela donne à penser que les entreprises de services s'attendent à ce que le rebond se poursuive puisqu'elles ont augmenté leurs effectifs au rythme le plus rapide depuis près d'un an. L'indice de l'emploi est passé de 52,3 à 53,5. « Il est encourageant de constater que l'emploi a augmenté à un rythme plus rapide, en phase avec la hausse des nouvelles commandes et la croissance du carnet de commandes, qui a enregistré sa plus forte expansion en onze mois », a ajouté Cyrus de la Rubia.

L'OCDE aussi optimiste pour 2024

S&P Global n'est d'ailleurs pas le seul organisme à se montrer optimiste. Le 2 mai, l'OCDE a révisé à la hausse ses prévisions de croissance planétaire du produit intérieur brut (PIB) de 2,9% à 3,1% pour 2024. Et ce, alors qu'en 2023, l'activité économique avait marqué le pas (3,1%) par rapport à 2022 (3,4%). La croissance devrait donc stagner entre 2023 et 2024, au lieu de ralentir. «Dans un contexte difficile, l'économie mondiale a fait preuve d'une résilience remarquable », a déclaré Mathias Cormann, secrétaire général de l'OCDE, lors d'un point presse à Paris.

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Plusieurs raisons justifient « cet optimisme »« L'inflation a nettement reculé dans les pays développés. Cette baisse de l'inflation résulte de la politique monétaire restrictive, de la baisse des prix de l'énergie et de moindres pressions sur les chaînes d'approvisionnement. Les revenus réels des ménages continuent de se redresser dans les pays développés. Ce qui signifie que les ménages profitent mieux de la croissance économique », a-t-il poursuivi. En avril, la hausse des prix est en effet restée stable à 2,4% sur un an, selon les chiffres d'Eurostat, loin du record de 10,6% sur un an atteint en octobre 2022.

Néanmoins, en dépit de ces prévisions plus optimistes, l'OCDE a pointé le risque d'une reprise à plusieurs vitesses entre les différentes régions du monde, lors de sa présentation. Surtout, la croissance en 2024 et 2025 devrait être sensiblement inférieure à la moyenne de la période 2013-2019 (3,4%). Concernant la France, le gouvernement table sur une croissance du PIB de 1% en 2024. « On pense que (la prévision du gouvernement) n'est pas du tout réaliste  », a cependant affirmé auprès de l'AFP l'économiste de l'OFCE Magali Dauvin, début mai, qui table plutôt sur 0,5% de croissance française annuelle.

(Avec agences)

Commentaires 4
à écrit le 07/05/2024 à 12:40
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Il y aura plus que 1% de croissance si la BCE tient parole de baisser ses taux, les JO, la consommation, le tourisme, les investissements étrangers, la stabilisation des cours du brut, les exportations d'airbus, le luxe, l'armement.. Sauf contexte in...

à écrit le 06/05/2024 à 17:07
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C'est de l 'humour ou de la propagande ?

le 07/05/2024 à 12:42
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C'est du français pur jus. On dit que tout va mal et un0, 2% de croissance redonne le sourir. On aime bien dans ce pays le verre à moitié vide surtout ceux qui glandent et râlent sans mouiller la chemise.

à écrit le 06/05/2024 à 15:30
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C est bizarre mais tous les autres articles parle d une baisse de l activité économique en France !!

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